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samedi 21 janvier 2012

Strapping Young Lad - Detox (City)

Quoi de mieux pour laver toutes les frustrations qu'un bon Strapping Young Lad des familles ? Ca a 15 ans et ça n'a pourtant pas vieilli, c'est divin (ou c'est Devin ?) et c'est presque la quintessence de la philosophie catharsique du Metal des nineties. La rythmique est hachée, sûre d'elle, martiale. C'est qu'il faut compter sur le cogneur Gene Hoglan en plus des assauts électriques des premières secondes qui impriment la cadence industrielle. 

Le clip va à l'essentiel, utilise les poncifs du groupe de Rock, qui se montre, s'illustre en parallèle d'une musique qu'il veut puissante et agitée. Le mosh-pit, horde sauvage, les accompagne dans l'exercice pour exacerber la violence musicale au travers de l'image.

Les plans sont rapides, epilleptiques, imbriqués, occasionnellement furtifs et voyeurs, syncopés à rendre malade d'images subliminales à connotation surréaliste, tous figuratifs mais obscurs comme pour dissimuler le gloss du star-system sous quelques faisceaux de lumière tout juste bons à justifier une mise en scène bestiale. 


Et plus que des mots jetés pêle-mêle, les paroles symptomatiques d'un certain mal-être aux origines de l'adolescence, pourtant si justes et s'appliquant au-delà de cette période de la vie, se chargeront d'en dire plus : 


I've Got A Feeling
With The Wrong People
And I Can't Control My Thoughts

I Wish That I Could Sleep
And Just Get This Over With
...This Is Only High School Bullshit...

I Just Want To Feel

I Was Warned
Absolutley Numb
No Good Around People
Everyone Knows And Watches Me

How Did I Get Here Tonight?
What Am I Doing Here?
How Did I Reach This State?
How Did I Lose My Sight?

I'm Lost ... I'm Freaking
And Everybody Knows ... Everyone's Watching

...So Here's All My Hopes And Aspirations
Nothing But Puke


God, I'm So Lonely...

I Just Want To Feel  

vendredi 23 décembre 2011

Morceau : Aosoth - I (III)

Bam, ça prévient pas. Je guettais d'une oreille discrète ce groupe depuis un petit moment. Je ne m'y étais encore jamais jeté à corps perdu, et là, je branche mon cerveau sur ce truc, improbable mur du son "machincore" couplé à la prod glauque de Portal, avec le grain crasseux et saturé d'un groupe de Sludge (allez, au hasard, et pour être original, Black Cobra). L'art du riff "en ascenseur" (celui aux 5 minutes 58 secondes est imparable), qui te fait croire que l'apocalypse est pour bientôt, que le Black metal , c'est bel et bien du passé, et que l'avenir est au nihilisme comblé de potards poussés au comble.

Plus que du metal, de l'exégèse agnostique. A écouter fort, au casque, pour tout discerner dans cette symphonie cataclysmique.

mercredi 21 décembre 2011

Cherchez l'erreur : Knut VS Gojira

Si je devais faire un remix youpi-youpo à passer dans les boîtes de nuit, je choisirais ces deux morceaux du Lourd, Gojira d'un côté, sur l'album The Link, Knut de l'autre (non, pas l'ourson mort), sur l'album Challenger.
Pour le meilleur, je ne choisirais qu'un passage bien précis de chaque, où la voix incantatrice de Joe Duplantier va à merveille avec le laminoir de guitare des Suisses fanatiques des petits oursons. Bien sûr, pas question de plagiat, ni d'inspiration, simplement de parenté fortuite. 

Les érudits du Sludge/Mathcore : 

Les frenchies du Death qui carburent aux States :

dimanche 4 décembre 2011

Burzum s'est découvert une nouvelle muse

Chelsea Wolf, découverte du cru, pourchassée parmi les sorcières, bientôt pénétrée d'une lumière avilie par les spots du star-system. En attendant, elle reprend du Burzum, comme ça, juste pour le plaisir.


L'originale qu'on ne présente plus :


Comme je la comprends...

vendredi 2 décembre 2011

Album du jour : Clouds - We Are Above You

L'exception confirmant la règle, je me jette sur la carcasse récupérée sur la charogne du binaire. Sorti dans l'anonymat le plus total, je m'apprête donc à explorer une cavité peu encline à la francophonie. Après avoir allumé ma Torche, insérée ma cassette des Melvins dans la boîte à gants et m'être administré une bonne dose de Punkcore'n'roll façon Coliseum, j'ai mis mon manteau, mes mitaines et ai bien sûr pensé à me coincer un doigt dans la porte pour mieux ressentir les sensations du dernier Danny Boyle en 24 heures chrono. Se préparer à la surprise, ce n'est jamais trop peu en faire, et ça évite bien des désagréments. 

Mais dans le cas qui m'intéresse, moi, je, et surmoi, c'est la découverte d'une nouvelle friandise psychédélique que j'aurais pu ranger aux côtés d'Across Tundras sur mes étagères poussiéreuses de jeune campagnard coutumier des étagères fournies ras-la-gueule. Pour un essai de cow-boy perdu dans le middle-west, quelle est la meilleure durée de ballade à cheval, au pas de course, au galop, puis au trot ? 30 minutes me direz-vous ? Mais c'est qu'on n'est pas en la présence d'un Reign In Blood fastcorisant là... Et pourtant, une fois n'est pas coutume, ces 40 minutes en font taper les 20 dans mon horloge interne. 

Si on voit du bien, on y voit aussi du mauvais. Ecouter négligemment tous les morceaux se suivre sans anicroche, c'est aussi ne rien détecter en terme d'hypothétique hit, tube, single, soit ce qui fera vendre dans des milliards d'années lumières, aux abords d'une galaxie remplie de chemises à carreaux et de colliers de barbes ambidextres. Mais ! Suis-je bête ! Oui, on est animalisé, d'accord, mais en bonne compagnie, car le champ masculin viril mais intelligible et bravant à l'unisson les dernières notes de l'humanité sont presque aussi cool que les appels au mosh-pit du Punk Californien qui marche si bien auprès des jeunes jambes à planche montée sur roulettes. Et si en plus de ça la gent féminine y met son grain de riz, que peut-on y faire ? Etre désarmé devant un argument Kylesien renchéri par une guitare aux effets de delay et de wah-wah connus mais si "nice" au soleil de la Toussaint. Du Stoner de metalleux seventies, hippie arrivé trop tard sur le parvis du pacifisme pour ne pas choper les réflexes bâtards de Queens Of The Stone Age et Black Flag.

Trêve de bavardage, je suis un bien pauvre prêcheur de mauvaise foi, car pour peu qu'on tourne le bouton du volume vers la droite pour de bon, comme pour déposer son bardât dans un barouf fracassant, on y trouve un champ impressionnant de fleurs hétéroclites allant du bouquet de pétunias en passant par des pissenlits bouffés par la racine, des paquerettes ruminées par des vaches Margueritte, et des Dahlia pétant de couleurs achromatiques. Synthétisant des époques et des courants avec luxe et talent, Clouds est peut-être le truc le plus viscéralement jouissif, débridé, doué, à la fois addictif, immédiat mais dur à connaître sur le bout des doigts, que j'ai pu écouter depuis les lustres mal décrassés de la confrérie de Buzz Osborne. Du réchauffé, peut-être, à l'emporte-pièce, probablement, mais de la bonne came, pour sûr.
7/10

Allez, parce que j'aime les singles ballade Scorpionometalliquesque cultivés dans mon jardin 100% bio, garanti sans aucune onde radiophonique émanant des producteurs d'Ornithorynques Généralement Mauvais, je vous gratifie du chant féminin Subrosien qui fait fondre. 

mercredi 30 novembre 2011

Album du jour : His Hero Is Gone - Monument To Thieves

Retour, wayback machine pour du Crust à corniches plombant mais toujours moins fondu que ses prédécesseures les galettes, fendues d'enclumes martelant le pavé. On se dit toujours qu'il vaut mieux écouter l'appel du large et revenir aux bonnes sources bien sûres et cristallines, plutôt que cultiver l'ivraie pour trouver le grain minuscule dans la mêlée. Et ce n'est pas vraiment faux, sauf quand ladite pensée est habitée d'une certaine paresse auditive. D'accord, MTT c'est Like Weeds, un phénomène à lui tout seul, abonné à l'intro dantesque et aux summums de l'épopée, mais il faut reconnaître que les 25 minutes défilent sans s'en rendre compte, en passant par un "Chain Of Command" au riff inspiré et infiltré de pessimisme apocalyptique.  Du lourdingue coupé à la gomme à dopamine, qu'on m'en donne, car je ne cherche après tout plus autre chose que me rappeler aux bonnes choses du temps passé. A la fois le meilleur hommage que je peux lui rendre et le pire affront que je peux lui faire. A toi/vous/moi de choisir (ou de moisir ?).

dimanche 20 novembre 2011

One Second Riot - One Second Riot


Passe, l'impasse, surpasse, dépasse. Mouvasse, mauviette, mauviasse, aux oubliettes. A se shampooiner les regrets, on crée l'absence. A s'ingénier sur le passé, on en oublie l'ivresse. One Second Riot dans ma besace, mes souvenirs à bon compte, beaucoup d'espoir aux pavillons, des salves d'ondes indomptables pour torpiller les tympans. Panpan le lapin ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd. Faire part de ce qu'on aime, c'est dire n'importe-quoi, exprimer ce qu'on ressent, c'est jouer au petit bonheur la chance. Apprendre des instruments c'est puiser la chimère bonheur là où on ne la trouve plus.
Avec tendresse, les brutes effleurent les cordes. C'est un déluge de bon sens, dans la composition comme dans la manière de transmettre les émotions. Sans trop user de la violence, les messages variés et contraires sont transportés par canaux entiers. Mature, mûr, abouti, tout ce que vous voulez, l'album ne lasse pas et tourne en boucle tant chaque morceau est prévu pour s'inscrire dans la suite de l'autre, en rétablissant un équilibre ou en déconstruisant l'accalmie de courte durée. Dans l'ensemble, l'affront n'est de toute manière pas très violent, le groupe préférant de toute évidence le bâton au lance-roquettes. Après l'effort de guerre passager, la paix dans les bras de la bonne mère la Muse à tous. Des maîtres, on en retire plus qu'un enseignement, une institution. A suivre.
8/10

samedi 29 octobre 2011

Album du jour : Devin Townsend Band - Accelerated Evolution

Mélodies faciles d'Ultra Vomit ? Ah non, Devin, sur sa dernière piste intitulée "Slow Me Down". Lequel ? Le Devin qui jouait dans Strapping Young Lad ? Ouais, un peu, tant il reste des stigmates de City dans ses poussées vocaliques rageuses. Mais aussi beaucoup, beaucoup du Devin tonton du Townsen Band actuel, plus calme, plus consensuel, mais aussi plus chiant et prévisible. Malheureusement on en fait vite le tour de ce Devin pas très divin, qui se servait de son projet perso comme d'un intermède au trop violent Strapping, pour faire son petit bonhomme de chemin en tant que petit routier du progressif, avant d'apposer le "band" après que son premier groupe à succès ait périclité.


Un guitar-hero du Postcore, voilà ce qu'il m'évoque, avec ce "Deadhead" vachement connoté Sludge de sensible, et ses quelques démonstrations techniques dignes de Steve Vai, son mentor officieux. Le meilleur morceau, presque, ou le plus abouti pour être plus exact, parce que le reste trempe soit dans la mièvrerie joyeuse de claviers dégoisant leurs notes aussi belles que la pochette (qui devait déjà être moche à l'époque) relève d'un haut niveau de graphisme assisté par Photoshop, soit dans la sensiblerie transcendantale agréable mais "déjà entendue". En somme, ces aparte personnels lui permettaient d'expérimenter pour le Alien de son vrai groupe, qui ne tarderait alors pas à arriver. Celui-là même constitue d'ailleurs le dernier vrai album du groupe, à mon avis, soit dit en passant.

Dans les pires moments, le demi-Dieu exaspère avec des mélodies juvéniles nasillardes, dont les parties vocales vont jusqu'à évoquer le Metallica d'aujourd'hui. Dans ce registre, "Traveller" est le pire d'entre tous. La batterie suit à la trace avec une percussion d'Hélène et les garçons, dans le pire des cas, quand le refrain doit être martelé pour rentrer dans les petites têtes. Mais ces chutes de studio ne feront jamais des hymnes, malheureusement... De là à dire que l'hyperactivité de Devin devrait s'accorder un temps de vacances, il n'y a qu'un pas... Que je ne marquerai pas car j'aime moi aussi faire mon caca en quantité et le partager (un peu).

Coup d'gueule, merde, je croyais retrouver le plaisir que m'avait procuré Infinity ou Terria. Pourquoi je peux pas m'empêcher de penser au postérieur et guignol Ziltoïd The Omniscient en écoutant ce résidu de premier degré ? La preuve par Ziltoïd que même lui, à un moment, a souhaité lâcher du lest pour ne pas trop avoir le sentiment de tourner en rond... Du coup, j'me dis aussi, rétrospectivement, que le gueuleton devient croûton, pépé radoteur qui possède son style mais parvient avec peine à le décliner suffisamment pour justifier le nombre de sorties effréné. C'est bien moyen, bien poussif, bien décevant, même si c'est joué par un gars qui sait faire de grandes choses. Un album à réserver aux effeuillés de Rock Hard qui se paluchent sur du sympho. 

5/10

L'OVNI de l'album, le single, qui surnage quelque-peu par son riff simple mais cool :

jeudi 27 octobre 2011

Album du jour : Joy Division - Closer

La division de la Joie. Pas de celle des vilains de l'autre côté du Rhin, mais plutôt celle du bonheur de tomber amoureux, d'avant en avant, du Post-Punk des petits déprimés de la musique pop commerciale. 
Avec l'expérience des bottes enfilées après pas mal d'albums, les Joy signent là leur In Utero de la maturation hors d'haleine, après un Unknow Pleasures qui marquera la mémoire rémanente jusqu'au bout du cycle jour/nuit à travers les tintements de "She's lost control" et "Disorder".

Moins dansant, plus cérébral et vivotant, avec toujours une "vibe" à la fibre surannée. Les élans vocaux de Ian Curtis se font plus profonds et en accord avec une musique plus cold, plus dark wave, moins post-punkisante, au final. Feutrée, à pas chalands mais écourtés, glissant précautionneusement le long des planches, dérapant parfois au bord de l'estrade bien trop élevée pour ces p'tits gars. 

Dans mes moments d'intimité variablement isolée, "Isolation" et sa maxime "This is the curse of the beauty" et le phénoménal "Heart and soul" reviendront fréquemment me harceler dans mes moments de sanité occipitale. Méandres enluminées sur la route du succès, les spots dans les yeux en frôlant les miradors, dos aux réverbères mais le tracé mal délimité de la route droit devant. L'impatience du moteur rivalisera mal avec l'impuissance d'une basse régulière qui régule le traffic sanguin d'une batterie assignée au rôle de copilote aveuglé par le brouillard pénétré de lumière jaunisse.  

Roulements de tambours madrilènes et sud-africains, dans les sombres tripots d'une ville entartrée et pavée de macadam blême. Retiens le silence pour t'en servir à bon escient, repousse la nuit qui tout compte fait te tiendra bien trop tôt. Une raison de dépenser un peu de ses points de sommeil pour gagner plus, en se dépensant toujours plus, jusqu'à ce que la corde achève d'enserrer un cou sollicité, cravaté la journée, noué les nuits glacées, et qui se brise, soudain au vent, en un dernier instant de lévitation bien mal intimée.
7/10, counting heartbeats.

La pièce à part, l'épilogue mystique :

mardi 25 octobre 2011

Album du jour : Obituary - Cause Of Death

Death de Darth Vader. Mou du genou, inconfortable, parfois irrespirable, mais bon, tellement bon dans son rôle de grand méchant au casque vermifuge qui te tourneboule les entrailles par la force du poing qui martèle les cymbales et fait frémir les fûts pour leur faire déglutir ce qu'ils ont de mieux dans le ventre. La route du rom, dès la (mise en) bière bien brassée qui fait couler une longue traîne de cadavres somnifères mariés dans le sang coagulé ; succédané des bleus ecchymoses ligués en un patchwork sordide de traits dessinés sous-cutanée.

vendredi 21 octobre 2011

Album du jour : The Fall Of Troy - Doppelganger


J'ai eu beau l'écouter en boucle, je suis incapable de dire quel morceau prend l'ascendant sur l'autre, quel titre se démarque clairement du lot en dehors du single "FCPREMIX" formaté Campus américain aucunement représentatif de l'album, compact, mais archi-bourré d'influences. Ce qui fait défaut au groupe, c'est la capacité à lever le pied pour faire respirer un peu leurs morceaux qui s'emballent trop vite, sans jamais quitter le tempo de la furieuse joie de vivre. At The Drive-In, Mars Volta, Adebisi Shank, The Blood Brothers, And so I Watch You From Afar, Daughters... L'école des mecs qui mettent tout leur talent au service du bien-être et de l'énergie décuplée au centuple pour ragaillardir l'auditeur dans ses baskets trouées et malodorantes.

Album du jour : Gospel - The Moon Is A Dead World


Du post-hardcore au sens « noble » du terme, affublé de l'étiquette « Screamo » par je ne sais quelle méprise... Pas celui de Neurosis, plutôt dans une définition semblable à celle du Post-Black à la Virus (« As Far As You Can Throw Me »), et ce toujours avec une dimension progressive qui fait le liant entre les (sous-)genres abordés. Une voix dissonante dans le paysage, qui se propulse aux confins du Post-Rock aux stéroïdes ainsi que du Math-Rock, en apposant les deux univers sans que ça ne fasse jamais tâche. Emo à demi-mot, car l'émotion ne se traduit que dans les instrumentations rehaussées d'un clavier qui fait des merveilles, et qui rappelle les belles heures de Genghis Tron. En parallèle, les cris du cœur se font discrets, plutôt monocordes et suffisamment lointains pour qu'ils n'empiètent pas sur la patience et le moral.

mercredi 19 octobre 2011

Album du jour : Neurosis - Times Of Grace

Fi de l'originalité, je retourne au passé, facilement atteignable par le prisme de la bile noire à maux. Mots, bile, être, parce que j'ai envie de recevoir ma tatane catharsique et que c'est dans les vieux pots que les bonnes soupes font les meilleurs amis. Bien. 
Passons aux choses sérieuses. Neurosis est un groupe qui a influencé bon nombre de péquins après avoir effectué un revirement brutal de carrière après le mitigé/médiocre/moyen/conventionnel Pain Of Mind, pour accoucher d'un potage transcendantal à symétrie variable et composition florale inverse, imbibée de rhum, de calva, mais surtout de tendresse lugubre, d'esprit plafonné aux astres et de luxure de cynique à la manche facile, la pioche dans l'autre main pour cultiver le potager. 
Dans la mer agitée décidément par trop connue de tout un chacun, passées les coups de bouture des premières salves déguenillées, on s'apaise en interludes salvatrices et épilogues qui tardent à s'éteindre. Pour la longiligne trêve qui se traîne, à la longue aune du berger qui tisse les toiles filantes. Jamais bien serein, rassuré mais courroucé par la prochaine estocade, le fardeau délicieux se trimbale, au porte à porte de maisons closes auxquelles on ne peut faire voeu de concupiscence. A Byzance ou à Sodome, en un pas, tous les chemins mènent à Rome. 
On se laisse aller au Post-Neurosis, à flots de peau, celui de la nouvelle donne après un Postcore qu'ils ont défini dans la cohue des chalutiers à rascasse du son Sludge le plus poisseux et maléfique puisé dans les filets de la désolation. C'est malin, Neurosis a dû calmer les esprits pour que les oisillons cessent de piailler pour gagner en maturité de façade. 
Un modèle dur à imiter, que même des cousins a priori éloignés comme Ez3kiel reluquent toujours du coin du Manche lorsqu'ils pensent réinventer la musique en s'inspirant de ce que les anciens ont déjà produit. Amours chiennes, déraisonnables, obstruées et bâtardes. Prends la mer, ou ta mère te pendra.

9/10

lundi 17 octobre 2011

Album du jour : Black Cobra - Invernal

Parler de Black Cobra c'est un peu comme savoir que deux et deux font quatre, pour moi, c'est se coltiner la plaie de reparler incessamment sous peu du même groupe, pour en arriver au même constat. Répéter les choses, pour que ça rentre, avec pour thème sonore un maître Corbeau aux manières brutasses. Ce Serpent Noir, c'est une entité bicéphale autrement appelée duo guitare-batterie. C'est bien. 

Ouais, pour moi comme pour eux. Je ressens l'excitation dont ils font jouir la plèbe fosséenne en concert, ô oui, elle est en moi. A mon humble goût d'avis rond, c'est un retour aux sources bien manoeuvré en passant par le cap du "t'as vu j'ai fait du bon boulot en sophistiquant ma musique au fil des albums", "mais maintenant j'ai envie d'à nouveau me rouler dans la boue parce que les bourgeois du metal me donnent de l'urticaire". Plus Sludge que le dernier plus gros album de Sludge de la fournée Créole, nommé Chronomega, il est vachement plus malpropre, aussi, le saligaud. Crasseux, comme le premier, sobrement mais intelligemment intitulé BESTIAL. La basse-cour est belle à voir, et les nombreux atouts de Chronomega sont passés à la moulinette du son brut pour faire ressortir un truc puissant et dégueulasse, défouloir à 1000 à l'heure. L'ampleur du Black Cobra que j'aimais est revenue, alleluïa. La plupart des morceaux sont assez bien foutus pour ne pas être mémorisés à la seconde et ainsi ne pas s'en lasser passées quelques écoutes. Des grumeaux bien épais qui me font sortir des yeux des couleurs vives jaune Kylesa, rouge Mastodon ((Yes We) Can "Abyss" !), parfois, quand la broyeuse prend un peu de surplomb pour arrêter de cracher du plomb. Sous le soleil, il n'y a donc pas, foncièrement, de renouvellement, juste un album pour contenter les fans de la première heure, qui, nombreux, espéraient revoir un bout du sourire sardonique de la bête. 
7/10

Le tube de la galette, le truc qui passera sur NRJ quand les Teletubbies auront gagné les élections, c'est lui : 


Le cadet, mon amour, je ne résiste pas à l'envie de vous le montrer, c'était lui : 

dimanche 16 octobre 2011

Album du jour : Incantation - The Infernal Storm

Reprenant de manière éhontée le principe du site de l'acclamé festival Roadburn et de nombreux autres sites/blogs/journaux intimes/biographies/facebook, j'ai envie de lancer une nouvelle rubrique qui consistera à évoquer de manière plus ou moins longue l'album qui a marqué le jour  du sceau de la boucle musicale. Pas nécessairement un chef-d'oeuvre, mais un truc qui a suffisamment retenu mon attention pour que je laisse ma playlist faire un roulement sur elle-même. 


Du Death old-school coincé entre Grave et Dead Congregation. Certains accents m'évoquent même Portal, en beaucoup moins torturé, certes, mais en tout aussi noir. Qu'est-ce que ça fait du bien de retrouver des groupes de la trempe d'Immolation qui savent manier l'acier et le tremper dans le bon bain pour le faire ressortir vif d'écorchure... Mais pas seulement vif comme l'éclair. Lent, groovy, ténébreux aussi, mettant sacrilégeusement bien en avant l'ambiance putride, je m'en délecte. Cet enchaînement Impetuous Rage/Sempiternal Pandemonium bon dieu ! Pourtant, plus de contrastes entre passages caverneux et bouffées de délire auraient été bienvenues, pour diversifier le schéma fast/slow un peu trop présent dans la plupart des pistes. Je fermerai les yeux, aussi, sur quelques riffs "tintintintin tinlin tintintin" qui font générique de dessin animé façon Draculito. A l'ancienne, Bolt Thrower m'attend à la sortie, je vous laisse. 
6/10


jeudi 29 septembre 2011

Goatvermin & Lovgun & Karcavul @ Café du bout du monde, Lyon



Cave à l'ermitage pour saloperies au balcon. Vroum vroum à peine arrimé c'est Karcavul qui démarre. Cogno fort fort sur les peaux de bête, la guitare en bandoulière et les riffs assénés crocs dehors. Chanchant pour conter fleurette, sans mots, c'est mieux, c'est plus idéaux. Long-long sont les promenades champêtres, reconnus engrais de l'année pour les fleufleurs à cueillir devant la bête folle aux convulsions de Creutzfeldt-Jakob. Qui a cru qu'un chevelu ne pouvait pas explorer la tanière des coreux courus d'avance ? La danse du haka made in Canut, un peu Khanate, beaucoup cro-mag pour les gnons sur les cerfeuils du quidam aux mains dans les poches. Pour les poilus, c'est du sérieux, pour les oreillons couverts de boucle et les couverts du chef, c'est plus abstrait. Dur dur, car la machine a du mal à s'emballer. La productivité c'est pas le fort, mais la cadence c'est pas un mal. Que tu prennes 5 minutes pour le dire ou 5 secondes pour le vomir, cela change-t-il les tripes ?
L'école du beau matin au coiffage sauté du lit pour aller étudier en face de la casemate descend dans les bacs bat, avec les mêmes diffusions de vrombissement en alcôve. Pas de blagues, pas de star-system, que des hommes-collants pour de la musique pas poisseuse pour un sou. Fast, rapide, mouchant, Grind pour le plus, Crusty pour le moins, avantage au centre, la balle est dans leur camp, aux Lovgun. Et les guignols se font la belle, rigolades, blagues de morceaux écourtés à la faucille. Le marteau au mec derrière sa machine à bruits. Un baiser au groupe big-bisous du Hard-Rock, au nom familier et emprunté, de tendresse, de châleur, et d'humanisme. Assène, assène, les aristocrotes lalala. Grind à cartouches, cool à Partouche, et ce-pendant la partoche en touche. Bref.
Goatvermin, attaque ! De derrière les fagots, je mange ma bouillie Anaal Nathraakh, alors que mes oreilles se liquéfient en torrents adipeux de sang vert. De martien ayant tenté de boucher le trou de la sécu avec des bouchons d'oreilles foutu dans la piscine à ficelles scatologiques. La prochaine fois, je garderai mes distances avec la consommation de sensations pures. Si bien que quelques morceaux suivis religieusement n'ont pas permis de raccrocher le wagon du début des hospices jusqu'à la fin des sacrements. Mes hormones me disent oui, ma tête à claques me dit non. Ah non. Retour à la civilisation.
Ce fut bon, un peu gros pour ma mâchoire, mais goulument assourdissant. Entrée, plat principal, dessert. Trio de choc à pics à glace.  

dimanche 25 septembre 2011

Enslaved VS. Burst : Cousins germains

Plutôt une ressemblance, deux passages qui pourraient parfaitement se superposer

Enslaved, sur l'album Isa, sorti en 2004

Burst, sur l'album Origo, sorti en 2006

Prenez le chant d'un côté, les guitares de l'autre, et mélangez-les.


Neurosis VS. Converge : fight !

Ecoutez les premières secondes de ces morceaux aux riffs étrangement similaires

Neurosis, sur le merveilleux The Eye Of Every Storm, sorti en 2004

Converge, avec Steve Von Till de... Neurosis, sur Axe To Fall, sorti en 2009

Et bien sûr, les deux s'écoutent en entier, parce que c'est quand même bien ; bien que le recyclage en musique, c'est mal !

Festival des Arts Bourrins : Le prix de la perte



« Les Arts Bourrins, vous êtes là !? » - Casimir, sous hélium, fan-sosie de Ronnie James Dio.

J'ai pas envie d'faire le zouave à m'étriper la glotte pour m'épandre en dictées larmoyantes sur c'que j'ai perdu en temps et patience à bouffer de la merde pendant des lustres. Les baskets bien au sec, astiquées comme il faut, à côté des buffles stoïques à la barbe philosophale renfrognée. Ca encore, j'en avais rien à foutre. Mais me rappeler au bon souvenir visqueux du Hellfest et de ses congénères dégénérés m'a fait regretter le jour où je suis né. Planter le décor d'une tente patentée au milieu d'un troupeau zélé c'est comme planter le drapeau de la pucelle dans le verger des loupiaux ; c'est fatal. A demi-sec, comme un raisin qui a mal versé, bien arrosé par la bruine et la rosée du matin, tout juste décollé des paupières après une soirée passive à se faire scruter le colon à base d' « Annie Cordy va t'faire enculer » chaloupé de bonnes flatulences auditives à peine masquées par les relents verbeux de la bière de bœufs. Bovins à Bové ou second degré ? Auto-parodie ? Abruti. Tout le week-end.

Premiers groupes : à chier. A vomir par terre mon envie de tremper ma mèche imaginaire dans le pot du festival cette année. Quelconque. Le premier qui passe. A sec. Pas téméraire je suis, couard j'aurais dû rester. En attente du prochain arrivage, patiemment, passablement asphyxié, en se tournant les pouces intérieurement, comptant les moutons au plafond pour se rassurer qu'on est en bonne et due place, en forme, pas très conforme, les pieds plantés dans le béton armé d'un gang de lascars panopliés. Armé d'une patience sans faille, on s'entérine, se ravine, et c'est reparti de plus belle. Manque la quenelle, toujours, la tripe et le chanvre piétinés par une singerie de professionnels en costards vermeils sous leurs T-shirts crados du Wacken-Hasselhof. Papys teutons ont pris le pas avec tripotée de déambulateurs à têtes d'ogives nucléaires. Foutu.

J'ai lutté, j'ai fait ce que zébu. Z'ai pas bu, pourtant, mais z'aurait dû. Une nouvelle question jaillit : l'alcoolisme est-elle inhérente au style, comme une praxis émergente au fil des années d'expérience, ou découle-t-elle de l'abus de ce même style sous sa forme live ? A trop bouffer de la misère artistique à bas prix, il faut se trouver de quoi voir trouble pour distinguer un truc dans la mêlée de riffs et parpaings mal mis au jour, sûrement sortis de l'utérus d'un rebut d'une atrocité pondeuse de Tchernobyl. Ramasse tes groupes de Death moule-fritures pas inspirés à gorges rougeâtres déployées pour capter l'O2 sous les spots lumineux en bramant des inepties pour expulser le regain de timidité.
Pour conjurer le sort, les (faux-(cilles)) russkofs étaient de la partie, aussi, avec du Grind de kolkoze koulaké par la faucille et le marteau endimanchés de quenottes, aux quenilles ? Nan, aux mimines. C'était rigolo, le premier à se prendre autant au sérieux que le public était SxE. J'épargne le reste de la clique parce que j'en ai ma claque et que je renvoie en rétrocyclette au début de ma logorrhée égarée.

En guise de bourrasque tranquille consolante et ravisseuse de deniers, je me suis réfugié vers les stands d'opium sur galette, plus ou moins grosses ou petites, plus ou moins dignes d'intérêt. Valeur refuge, quand le live sent les dessous pas lavés d'un grassouillet fan D'eath-calotte olympique. Bougre de bouse, suis-je vraiment fait pour capter les lumières aveuglantes d'une télé à peine plus réelle ? Où est la subversion dans des pantins en pantoufles pétochards et partouzards ? Consanguinité scénique, dans la profusion de familles d'une même communauté. Le tiers-mondisme de la musique dans un seul et même festival, alors que merde, il y avait de quoi se réjouir en fin de festoch' !

Mais il était humainement impossible de se garder un espace de tolérance dans le coin de la tête pour se résoudre à emporter la déception sur l'autel du sacrifice. Qu'une envie : fuir, fuir, fuir, de toute part. Au revoir Prön Flavurdik, tu es le seul qui m'aura vraiment manqué ; à ma collection de perles canards WC, qui aurait de toute manière dépareillée, tant tu m'aurais émerveillé. Découvertes restées vertes et pas mûres, tant pis pour la braguette, c'est tintin. J'en oublie volontairement parmi les captations de présences avinées et stan-starisées par la culture YouTube de la choré parfaite du vrai parfait. Même pas le groupe de reprises de Black Sab' n'aura réussi à m'esquisser un semblant de satisfaction brute et sincère. Avec deux grammes dans chaque parcelle de mon bulbe rachitique qui me sert de capsule cramoisie pour emmagasiner les blagues et autres répertoires de lieux communs à éructer en soirée ou bonne société, j'aurais peut-être pu subvenir, sous peine de frôler le sur-régime, avant de renvoyer sur les pétunias mon dégoût de la soupe à la rouille (Metal, ok ?).

« Les Arts Bourrins m'a tuer ». Les 14 euros m'ont pris pour un bourri ; j'aurais dû tenter le concours de cris, éclair lumineux dans le ciel gris de la Normandie.

Ah oui ! Et puis, à part ça, j'ai quand même aimé 17 Seconds Left, parce que c'est des gentils, et Last Breath Before The End, parce que c'est des Caennais et qu'ils ont trois grattes pour faire du Deathcore semi-bien branlé qu'ils savent même pas que c'est du Sludge. Sans déc'.

Cette fois, c'est bon, je vais me coucher, en tout bien tout honneur, avec ma cousine la fée Mélusine.

Burst - Origo : Fraîcheur de vivre, Hollywood chewing-gum


Jouer dans la classe ricaine est devenue la norme depuis des lustres. Tout le monde aspire à y entrer, tout le monde aspire à les écouter. Maintenant ce sont les Swedish qui s'y collent. Pas que ce soit une nouveauté, mais j'y prête pas mal mon attention ces derniers temps. Et des cartons, j'en ai exhumé Burst. Miam. En réécoutant ça je me suis demandé comment j'avais fait fi de m'enthousiasmer devant ce mélange de Postcore, d'Enslaved (pour le chant clair et quelques gratouilles) et de metalcore cultivé. Un chant aux abois façon (bon) Killswitch Engage du bon côté de la force, avec des tripes 100% label qualité qui sont crachées avec cohérence avec les guitares mélodiques.
Origo, en soi, raconte une naissance. Après Prey On Life, un album concept pouvait donner la patate à un groupe encore trop brut de décoffrage qui souhaitait se réinventer. De la positive attitude, activée de couplets progressifs bien structurés et surmontés de refrains entêtants qui mouchent bien les esgourdes. Intermèdes hippies, salsa du démon, balnéothérapie à Bornéo... C'est aussi ça, une croisière qui s'amuse... avec le rock progressif du Crimson.
Le chant mélo peut tomber dans le pot de miel, mais une gorgée fait jamais de mal pour se remettre d'aplomb, surtout quand le groove est gorgé à blinde dans la voix du grogneur. Y entendre les quelques préludes d'une sophistication post-black me hérissent le poil pour que je me le caresse dans le bon sens. T'y vois du Opeth ? J'y vois de la pièce montante hybride, trouvée dans un coin de l'iceberg, ou dans un fjord, près d'une carte postale sibylline où Papy Henry racontait ses souvenirs de vacances en Australie, pendant l'ère glacière. Les caraïbes pour les caribous, un carré de chocolat dans la main droite et la glace sur le front pour décuver. Gris, mais pas terne.
Youpi youpo, la master-class habite ce groupe ; what else ?  
8/10