samedi 29 octobre 2011

Album du jour : Devin Townsend Band - Accelerated Evolution

Mélodies faciles d'Ultra Vomit ? Ah non, Devin, sur sa dernière piste intitulée "Slow Me Down". Lequel ? Le Devin qui jouait dans Strapping Young Lad ? Ouais, un peu, tant il reste des stigmates de City dans ses poussées vocaliques rageuses. Mais aussi beaucoup, beaucoup du Devin tonton du Townsen Band actuel, plus calme, plus consensuel, mais aussi plus chiant et prévisible. Malheureusement on en fait vite le tour de ce Devin pas très divin, qui se servait de son projet perso comme d'un intermède au trop violent Strapping, pour faire son petit bonhomme de chemin en tant que petit routier du progressif, avant d'apposer le "band" après que son premier groupe à succès ait périclité.


Un guitar-hero du Postcore, voilà ce qu'il m'évoque, avec ce "Deadhead" vachement connoté Sludge de sensible, et ses quelques démonstrations techniques dignes de Steve Vai, son mentor officieux. Le meilleur morceau, presque, ou le plus abouti pour être plus exact, parce que le reste trempe soit dans la mièvrerie joyeuse de claviers dégoisant leurs notes aussi belles que la pochette (qui devait déjà être moche à l'époque) relève d'un haut niveau de graphisme assisté par Photoshop, soit dans la sensiblerie transcendantale agréable mais "déjà entendue". En somme, ces aparte personnels lui permettaient d'expérimenter pour le Alien de son vrai groupe, qui ne tarderait alors pas à arriver. Celui-là même constitue d'ailleurs le dernier vrai album du groupe, à mon avis, soit dit en passant.

Dans les pires moments, le demi-Dieu exaspère avec des mélodies juvéniles nasillardes, dont les parties vocales vont jusqu'à évoquer le Metallica d'aujourd'hui. Dans ce registre, "Traveller" est le pire d'entre tous. La batterie suit à la trace avec une percussion d'Hélène et les garçons, dans le pire des cas, quand le refrain doit être martelé pour rentrer dans les petites têtes. Mais ces chutes de studio ne feront jamais des hymnes, malheureusement... De là à dire que l'hyperactivité de Devin devrait s'accorder un temps de vacances, il n'y a qu'un pas... Que je ne marquerai pas car j'aime moi aussi faire mon caca en quantité et le partager (un peu).

Coup d'gueule, merde, je croyais retrouver le plaisir que m'avait procuré Infinity ou Terria. Pourquoi je peux pas m'empêcher de penser au postérieur et guignol Ziltoïd The Omniscient en écoutant ce résidu de premier degré ? La preuve par Ziltoïd que même lui, à un moment, a souhaité lâcher du lest pour ne pas trop avoir le sentiment de tourner en rond... Du coup, j'me dis aussi, rétrospectivement, que le gueuleton devient croûton, pépé radoteur qui possède son style mais parvient avec peine à le décliner suffisamment pour justifier le nombre de sorties effréné. C'est bien moyen, bien poussif, bien décevant, même si c'est joué par un gars qui sait faire de grandes choses. Un album à réserver aux effeuillés de Rock Hard qui se paluchent sur du sympho. 

5/10

L'OVNI de l'album, le single, qui surnage quelque-peu par son riff simple mais cool :

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire