L'exception confirmant la règle, je me jette sur la carcasse récupérée sur la charogne du binaire. Sorti dans l'anonymat le plus total, je m'apprête donc à explorer une cavité peu encline à la francophonie. Après avoir allumé ma Torche, insérée ma cassette des Melvins dans la boîte à gants et m'être administré une bonne dose de Punkcore'n'roll façon Coliseum, j'ai mis mon manteau, mes mitaines et ai bien sûr pensé à me coincer un doigt dans la porte pour mieux ressentir les sensations du dernier Danny Boyle en 24 heures chrono. Se préparer à la surprise, ce n'est jamais trop peu en faire, et ça évite bien des désagréments.
Mais dans le cas qui m'intéresse, moi, je, et surmoi, c'est la découverte d'une nouvelle friandise psychédélique que j'aurais pu ranger aux côtés d'Across Tundras sur mes étagères poussiéreuses de jeune campagnard coutumier des étagères fournies ras-la-gueule. Pour un essai de cow-boy perdu dans le middle-west, quelle est la meilleure durée de ballade à cheval, au pas de course, au galop, puis au trot ? 30 minutes me direz-vous ? Mais c'est qu'on n'est pas en la présence d'un Reign In Blood fastcorisant là... Et pourtant, une fois n'est pas coutume, ces 40 minutes en font taper les 20 dans mon horloge interne.
Si on voit du bien, on y voit aussi du mauvais. Ecouter négligemment tous les morceaux se suivre sans anicroche, c'est aussi ne rien détecter en terme d'hypothétique hit, tube, single, soit ce qui fera vendre dans des milliards d'années lumières, aux abords d'une galaxie remplie de chemises à carreaux et de colliers de barbes ambidextres. Mais ! Suis-je bête ! Oui, on est animalisé, d'accord, mais en bonne compagnie, car le champ masculin viril mais intelligible et bravant à l'unisson les dernières notes de l'humanité sont presque aussi cool que les appels au mosh-pit du Punk Californien qui marche si bien auprès des jeunes jambes à planche montée sur roulettes. Et si en plus de ça la gent féminine y met son grain de riz, que peut-on y faire ? Etre désarmé devant un argument Kylesien renchéri par une guitare aux effets de delay et de wah-wah connus mais si "nice" au soleil de la Toussaint. Du Stoner de metalleux seventies, hippie arrivé trop tard sur le parvis du pacifisme pour ne pas choper les réflexes bâtards de Queens Of The Stone Age et Black Flag.
Trêve de bavardage, je suis un bien pauvre prêcheur de mauvaise foi, car pour peu qu'on tourne le bouton du volume vers la droite pour de bon, comme pour déposer son bardât dans un barouf fracassant, on y trouve un champ impressionnant de fleurs hétéroclites allant du bouquet de pétunias en passant par des pissenlits bouffés par la racine, des paquerettes ruminées par des vaches Margueritte, et des Dahlia pétant de couleurs achromatiques. Synthétisant des époques et des courants avec luxe et talent, Clouds est peut-être le truc le plus viscéralement jouissif, débridé, doué, à la fois addictif, immédiat mais dur à connaître sur le bout des doigts, que j'ai pu écouter depuis les lustres mal décrassés de la confrérie de Buzz Osborne. Du réchauffé, peut-être, à l'emporte-pièce, probablement, mais de la bonne came, pour sûr.
7/10
Allez, parce que j'aime les singles ballade Scorpionometalliquesque cultivés dans mon jardin 100% bio, garanti sans aucune onde radiophonique émanant des producteurs d'Ornithorynques Généralement Mauvais, je vous gratifie du chant féminin Subrosien qui fait fondre.
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