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jeudi 29 mars 2012

Festen : Un vrai régal


Visuellement, on n'est pas loin des confessions intimes d'un Tarnation. Et comme dans icelui, les névroses sont plaquées en plein jour, sans retenue. Dans la thématique des secrets de famille, aussi, on reconnaît une certaine parenté avec le Pardonnez-moi de Maiwenn, qui aurait eu tort de se priver de s'en inspirer plus que de raison.

A l'image, le luxe fasciste d'une élite bourgeoise contraste avec l'académisme-zéro de la réalisation. Que ce soit dans les angles à 45° ou les prises de vue improbables, beaucoup d'éléments concourent à feindre l'amateurisme dans ce cinéma de nouveau genre, ayant pour parti pris un certain réalisme cru, pour révéler l'âpre vérité. Dans les grandes lignes, de la comédie humaine, où se tirent dans les pattes des esprits enserrés, âmes accablées par les blessures suintant de la bile acide comme récidive du préjudice qu'ils ont subi.

Les manières de dénoncer la perversion porcine des magnats de la bienséance de façade font bien évidemment penser au Salo de Pasolini. Dans le cas présent, dans les mots uniquement, la face crade de l'être ne daignant pas accorder de scènes explicites. Pas de caca et de sexe chez ces Francs-Maçons de bonnes mœurs où le « bien » paraître est un mot d'ordre. Pari osé mais réussi que de faire tenir toute la tension dans le suggéré et le demi-mot, navigant à flux tendu sur un bateau ivre entre le non-dit et l'explosion verbale salvatrice.

En d'autres termes et pour faire court, c'est un choc filmique et narratif. Je m'étonnerai toujours de remarquer qu'à partir de rien (un simple repas de famille), il est possible de réunir autour d'une table toutes les qualités requises à la réalisation d'un (excellent) film. Des émotions, du rythme, de la fantaisie, de la malice, et finalement une merveilleuse mise en scène des secrets de famille qui aboutit à une mixture de Génie.  
9/10

mercredi 19 octobre 2011

Album du jour : Neurosis - Times Of Grace

Fi de l'originalité, je retourne au passé, facilement atteignable par le prisme de la bile noire à maux. Mots, bile, être, parce que j'ai envie de recevoir ma tatane catharsique et que c'est dans les vieux pots que les bonnes soupes font les meilleurs amis. Bien. 
Passons aux choses sérieuses. Neurosis est un groupe qui a influencé bon nombre de péquins après avoir effectué un revirement brutal de carrière après le mitigé/médiocre/moyen/conventionnel Pain Of Mind, pour accoucher d'un potage transcendantal à symétrie variable et composition florale inverse, imbibée de rhum, de calva, mais surtout de tendresse lugubre, d'esprit plafonné aux astres et de luxure de cynique à la manche facile, la pioche dans l'autre main pour cultiver le potager. 
Dans la mer agitée décidément par trop connue de tout un chacun, passées les coups de bouture des premières salves déguenillées, on s'apaise en interludes salvatrices et épilogues qui tardent à s'éteindre. Pour la longiligne trêve qui se traîne, à la longue aune du berger qui tisse les toiles filantes. Jamais bien serein, rassuré mais courroucé par la prochaine estocade, le fardeau délicieux se trimbale, au porte à porte de maisons closes auxquelles on ne peut faire voeu de concupiscence. A Byzance ou à Sodome, en un pas, tous les chemins mènent à Rome. 
On se laisse aller au Post-Neurosis, à flots de peau, celui de la nouvelle donne après un Postcore qu'ils ont défini dans la cohue des chalutiers à rascasse du son Sludge le plus poisseux et maléfique puisé dans les filets de la désolation. C'est malin, Neurosis a dû calmer les esprits pour que les oisillons cessent de piailler pour gagner en maturité de façade. 
Un modèle dur à imiter, que même des cousins a priori éloignés comme Ez3kiel reluquent toujours du coin du Manche lorsqu'ils pensent réinventer la musique en s'inspirant de ce que les anciens ont déjà produit. Amours chiennes, déraisonnables, obstruées et bâtardes. Prends la mer, ou ta mère te pendra.

9/10

mardi 21 décembre 2010

Seul Contre Tous : Seul à seul.


Gaspar Noé y met ses tripes, sans se soucier du regard du spectateur. Il rend magnifique le dénuement le plus total d'un être abandonné à lui-même. Un film foncièrement misanthrope et antisocial en apparence, une ôde à la vie et à l'amour en filigrane. Il est ce que Taxi Driver aurait pu être. Il est profondément humain, perfectible, animé et insoumis. Seul Contre Tous est unique. Seul Contre Tous est tout. C'est tout.
10/10