jeudi 27 octobre 2011

Album du jour : Joy Division - Closer

La division de la Joie. Pas de celle des vilains de l'autre côté du Rhin, mais plutôt celle du bonheur de tomber amoureux, d'avant en avant, du Post-Punk des petits déprimés de la musique pop commerciale. 
Avec l'expérience des bottes enfilées après pas mal d'albums, les Joy signent là leur In Utero de la maturation hors d'haleine, après un Unknow Pleasures qui marquera la mémoire rémanente jusqu'au bout du cycle jour/nuit à travers les tintements de "She's lost control" et "Disorder".

Moins dansant, plus cérébral et vivotant, avec toujours une "vibe" à la fibre surannée. Les élans vocaux de Ian Curtis se font plus profonds et en accord avec une musique plus cold, plus dark wave, moins post-punkisante, au final. Feutrée, à pas chalands mais écourtés, glissant précautionneusement le long des planches, dérapant parfois au bord de l'estrade bien trop élevée pour ces p'tits gars. 

Dans mes moments d'intimité variablement isolée, "Isolation" et sa maxime "This is the curse of the beauty" et le phénoménal "Heart and soul" reviendront fréquemment me harceler dans mes moments de sanité occipitale. Méandres enluminées sur la route du succès, les spots dans les yeux en frôlant les miradors, dos aux réverbères mais le tracé mal délimité de la route droit devant. L'impatience du moteur rivalisera mal avec l'impuissance d'une basse régulière qui régule le traffic sanguin d'une batterie assignée au rôle de copilote aveuglé par le brouillard pénétré de lumière jaunisse.  

Roulements de tambours madrilènes et sud-africains, dans les sombres tripots d'une ville entartrée et pavée de macadam blême. Retiens le silence pour t'en servir à bon escient, repousse la nuit qui tout compte fait te tiendra bien trop tôt. Une raison de dépenser un peu de ses points de sommeil pour gagner plus, en se dépensant toujours plus, jusqu'à ce que la corde achève d'enserrer un cou sollicité, cravaté la journée, noué les nuits glacées, et qui se brise, soudain au vent, en un dernier instant de lévitation bien mal intimée.
7/10, counting heartbeats.

La pièce à part, l'épilogue mystique :

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