Le problème c'est que
pour être accessible à tous, les poncifs sont régurgités tels
quels, pour donner un cachet
intello au film : pulsions de vie et de mort, transfert, etc
etc. Certes, le film n'aurait pas eu le temps de creuser l'art
psychanalytique, et ce n'est pas le but d'un divertissement qui par
définition doit divertir, mais le sentiment de rater une partie
importante de ce qui nous est proposé est quand même terriblement
dommage, surtout quand à côté des monts et merveilles que nous
promettent la psychanalyse, on est réduit à retrouver une histoire
d'amour contrariée, de plus, comme si on n'en avait pas encore assez
de ce topos que la
littérature déploie depuis des siècles et que le cinéma a cœur
de creuser en long, en large et en travers en adaptant souvent ces
mêmes romans.
Ce qui fait le plus mal
c'est que le film manque véritablement de rythme : tout est
empâté par une musique générique qui renforce le sentiment que la
forme est lambda, générique, creuse. Aucune emphase pour ne rien
faire déborder, si l'image n'était pas aussi claire et exfiltrée,
on pourrait accroire à du Eastwood.
De plus, les profils de
personnages sont malheureusement trop typés, faisant passer Freud
pour un gros pervers pro-juiverie, alors que son comparse Viennois
s'inscrit au fur et à mesure aux antipodes. Dans ce sens, l'affiche
est très représentative d'une situation où les deux figures sont
de part et d'autre, tandis qu'une femme trouble leurs relations plus
ou moins directement.
En résumé, une mise en
scène trop classique qui fait patauger le fond dans une sorte de
brouillard où s'alternent les formes de réflexion importantes sur
les méandres de la vie vis-à-vis de la psychanalyse.
Malheureusement, ne pas avoir les clés pour fouiller l'ébauche de
psychanalyse déployée à l'écran n'aide pas à comprendre
l'intérêt d'un film qui conte la romance SM d'un docteur avec sa
patiente.
4/10
Tout à fait d'accord. L'étudiant en master Psycho appréciera sans doute, mais pour le spectateur lambda dont je fais partie, y'a vraiment pas grand chose à se mettre sous la dent.
RépondreSupprimerDécevant de la part du Cronenberg. Il ne fait même pas du Eastwood (qui reste d'une élégance rare même dans le classicisme le plus outré), il fait du film odeur naphtaline à la James Ivory.