lundi 16 janvier 2012

Reviens-moi : Aller, sans retour


Un thème musical principal omniprésent qui gâche le plaisir et un montage bien curieux où les flashbacks s'insèrent après qu'une même scène se soit déroulée. Exemple : deux amants copulent dans une bibliothèque et soudain une petite fille les surprend. On reste donc, dans cette scène, du côté du point de vue de la petite fille. Le temps que se déroule la scène, rebelotte, on se retrouve juste après à revoir la même scène, mais du côté des amants. 

Quel est l'intérêt de cette mise en scène ? Le plus intéressant aurait été d'insérer un plan sur la petite fille outrée entre deux ébats d'amants. Et ce n'est pas la seule lourdeur... Passée la première heure de film, on croit assister à une fin : celle de la guerre, des troubles et donc du retour à l'ordre, du happy end. Mais non ! On se coltine des scènes de vies pendant la guerre peu intéressantes où chacun vaque à ses occupations, isolés qu'ils sont tous, séparés par le chagrin, le tort et la peine causée. 

Ajoutez-y un flot de bons sentiments assez bien à propos mais trop répétitifs pour ne pas être agaçants (le fameux "come back, come back, come back to me" finira par vous faire éclater de rire) et une succession de scènes téléphonées pour venir à bout de votre patience. Le pire c'est qu'on n'oserait pas croire à nos propres hypothèses : ô presque jamais ne se réalise dans un film ce qu'on saurait prévoir, le réalisateur prenant soin de prendre la tangente pour révéler une situation qui ne paraîtrait pas commune. Mais là, non, faîtes votre pari à un instant T, et il se réalisera (3 coups sur 4) dans la minute. Une lettre est donnée à une gamine ? Bien sûr, elle va la lire ! Bingo !

Marre de cracher dans la soupe, du côté de la photographie, c'est plutôt niquel, voire très esthétique et "précieux" par moments. La lumière, tout particulièrement, gagne ses galons, et permet de tenir le coup, de suivre un scénario dont on croit déjà connaitre les moindres caractéristiques, jusqu'à un twist final ma foi plutôt bienvenue. Et c'est bien ce qui le sauve du naufrage, même si on lui reprochera peut-être son côté formel un peu trop éhonté, proche d'un "De l'eau pour les éléphants" par exemple. 



PS : Ah oui, j'allais oublier... J'ai l'impression de voir le même personnage hyper-émotif en la personne de Keira Knightley dans A Dangerous Method et ce film. Un même registre prêt à l'emploi ?
5/10

"Baby please, come back to me" lalalala...


4 commentaires:

  1. Pas aimé. (critique très constructive)
    Je lui aurais même pas mis la moyenne, moi. Na.

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  2. C'est beau quand même. Nan ? Et puis c'est paradoxalement assez rêche pour me faire apprécier le coup de théâtre final.

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  3. J'ai beaucoup aimé. C'est peut-être un peu trop classieux par endroit, mais c'est fait avec une beauté et une sophistication délectable (le plan-séquence sur la plage, mamma mia !)

    Je trouve un intérêt à ces flashbacks, en ce qu'il nous permettent, comme tu dis, de voir les scènes "du point de vue de la petite fille". Or ces deux scènes nous montrent le personnage de Robbie sous un jour sombre. Il semble persécuter Cecilia. Il n'y a que nous, spectateurs omniscients, qui apprenons (par la suite, et pas avant) ce qui se passe vraiment. Mais dans l'esprit de la petite, ce sont des chocs, et ils contribuent grandement à expliquer son comportement futur.

    Autre chose : le fait qu'une chose soit prévisible n'est pas un défaut en soi. Evidemment qu'on devine que la petite fille va lire la lettre. C'est plus un "trope" qu'un cliché : ça place le spectateur dans un environnement narratif familier, et puis, c'est surtout nécessaire pour l'invention de l'intrigue. Moi, c'est si elle l'avait pas lu que ça m'aurait paru bizarre... Tu dis toi-même trouver le film prévisible, mais tu as quand même apprécié le twist. Tu l'attendais pas celui-là non ?

    Merci au revoir.

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  4. Le twist est à mes yeux le seul élément qui sauve le film de la guimauve fumante. Franchement, plus j'y repense plus je me dis que ce film aurait très bien pu être un téléfilm, en fin de compte. C'est propre, mais rien ne surnage, et les bons sentiments l'emportent trop souvent sur une réalité plus sombre.

    Je pense que la romance m'a paru trop simpliste, trop caricaturale... Même si je dois bien avouer que je partais avec un a priori assez défavorable.

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