dimanche 20 novembre 2011

Ne touchez à rien : J'en prends note


Le coup de crayon tremblotant fait penser à Sfar, et le scénario fait quant à lui penser aux intrigues macabres des films d'épouvante de notre enfance. Quand les humains empaillés prennent vie, on devrait frémir... Mais c'est aux occupants du grand hôtel retapé en grande bâtisse de se faire un sang d'encre à cause du couple bien décidé à faire de vieux os.
A chercher le glauque, à l'intérieur comme à l'extérieur, de la BD comme des personnages qui s'agitent dans les vignettes, on s'habitue finalement à ce qui s'apparente au morbide banal d'un film de Tim Burton. Les propriétaires se succèdent et on en connaît toujours la fin, ce qui rejoint mon impression que l'auteur emprunte des raccourcis par souci de raconter une histoire intelligible. Quitte à prendre des moufles pour faire glisser des perles à l'intérieur d'une ficelle de cuisine pour en faire un collier.
Les riches sont avares et serviles, les pauvres crèvent la faim et traînent leur misère dans les bas-quartiers. C'est la France du 20ème, et pourtant on dirait celle du Moyen-Âge. A Bordeaux, il n'y a que les ventrus pour cuver leur bon vin dans des sièges bien capitonnés. Et fort heureusement, une paire de vieux croûtons tout droits sortis du taxidermiste sont là pour leur faire payer leur luxure révoltante... Et restaurer un peu de justice dans ce monde de merde.
Au final agréable mais pas indispensable, il se lit avec la conscience narquoise de déjà connaître la fin, et se repose dans le bac aussi sec, avec le souvenir vague d'une BD qui sort à peine du lot.  
5/10

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire