Non, il
ne s'agit pas d'un son extrait de CSS kikoo-mégaPGM-lol, mais plutôt
d'un film qui n'entrerait jamais dans le champ de connaissances du
joueur moyen du FPS.
Moon
joue plutôt dans la cour des films de SF. Bien large case que
celle-ci, où se côtoient les œuvres les plus chimériques et
celles les plus cartésiennes. Lui, il ne se détourne pas de la
crasse et propose, en plus de décors d'influence Steampunk, une
vision pessimiste des lobbys industriels du futur.
Le
progrès technologique ne se fait pas réellement sentir, mais on
sent la préférence avouée du réalisateur pour une esthétique
cinématographique qui a déjà fait ses preuves et qui renvoie donc
au bagage représentatif du spectateur. Star Wars (l'intérieur
des maisons sur Tatooine, entre autres), Alien (le vaisseau
principal), tout paraît fait pour toucher à une esthétique
futuriste déjà codifiée, pour la retoucher quelque-peu (clap-clap
dans les mains, véhicules lunaires tout-terrain façon Mass
Effect), mais sans trop la faire évoluer sous peine de la
dénaturer et de perdre en référentiel connotatif.
La mise
en scène est d'une sobriété remarquable, plus que le scénario,
qui se posent tous deux en antidote de l'école Nolanesque que tant
de gens aiment tant... décrier. Cette sobriété est surtout
synonyme de froideur aride. Celle-ci transparaît dans le ton des
couleurs, quasi absentes, tout juste nuancées par des « couleurs
vives » plaquées à l'emporte-pièce pour souligner le
désarroi, le désœuvrement, l'ennui et l'attente... voire le drame.
Pour faire un parallèle osé, je dirais qu'il est quelque-part dans
une même branche génétique que le remake de Solaris, pourtant
moins réussi que Moon. Apaisé, clair, limpide, presque onirique. A
ce titre, la bande-son au poil y fait beaucoup. Elle s'avère mature
et fidèle au sentiment d'isolement et de quiétude que l'on éprouve
en suivant les lignes du scénario.
Un des
thèmes centraux du film, touchant fondamentalement à la dystopie,
est bien sûr l'éthique. Celui-ci est posé de manière inventive et
intelligente, si bien que la SF n'est pas une fin mais un moyen. Que
ce soit pour un clone ou pour un robot, il est question de
conscience, et donc de droit de vie ou de mort de ses créateurs. Si
le sujet est cher aux films d'anticipation malins, il est ici traité
sous un angle intéressant qui dévie de la moyenne et place le
protagoniste face à ses démons.
Après
la séance, j'ai eu l'impression d'avoir vu un essentiel de la SF,
auprès duquel j'ai ressenti à peu près la même chose qu'en
visionnant le premier Alien ; et ça, c'est fort.
8/10

cool !
RépondreSupprimerUn film qui traîne depuis longtemps dans ma "watchlist" (qui commence à prendre des proportions affolantes, 215 films au dernier relevé).
content de voir qu'il est "Adrast-approved"
Je dois avoir à peu près le même nombre de films à voir, entre ceux que j'ai réellement sous la main et ceux dans un fichier txt... Je dois bien dépasser les 200, facile.
RépondreSupprimerSinon Moon a été une de mes bonnes surprises, et j'en garde franchement un bon voire très bon souvenir. L'isolement et la solitude se ressentent extrêmement bien et la lune confère une putain d'ambiance au film. Le vrai remake de Solaris, en quelque-sorte...