« L'employeur martyrise l'homme. L'homme martyrise sa femme. La
femme fout une gifle au gosse. Le gosse donne un coup d'pied dans
l'chien ». Tout part de là, c'est le point de départ. Un brin
trop provoc', largement axé sur la dérision, le film de Miike fait
figure d'alter-ego bouffon de Hostel, le charcutage gratuit à
outrance en réduction. Si le contenu outrancier décontenance et
peine à légitimer l'essai, il faut y voir toute la dérision
désabusée sur une société nippone en péril où les repères
moraux restent de valeur en façade, mais se dérobent en privé.
Pour le
démontrer, une caméra amateur façon porno cheap décore le
parterre et anime les hostilités. Je ne ferai pas cas de la perche
son qui illumine l'écran de toute sa moumoute sur plusieurs plans,
ni sur le caractère souvent brouillon et punky des raccords. J'en
fais pas cas, ce n'est pas le but, car on pardonne tout à cette
esthétique négligée de premier film qui insuffle de la
« fraicheur » comme dirait le quidam œnologue tout
épaté.
Foutre
un coup sur la tête, réveiller les consciences. En incluant le
prophète à moustache et touffe Afro-asiat', on cogne sur le
spectateur pour lui rappeler au bon souvenir du travail d'orfèvre
bien filé. Un peu du réalisateur de film, universel, dans un
personnage qui dispense la folie pour retrouver le bonheur perdu.
J'en veux bien, moi, de la bêtise abracadabrantesque. Surtout quand
ça passe par les gimmicks scatophiles et sexuels les plus éculés.
De l'eau tiède sous un pont rouge, pour le « milk-shake »
tout frais sorti du pis,
Kill Bill pour les intimes de la connexion nécrologique. C'est
un peu de cette canaillerie juvénile toute ricaine qui jaillit de la
boustifaille Miike, toute en digression, en laisser-aller et en joie
de cracher sur les moeurs.
Dégoûté,
amer, révolté, puis amusé, diverti, et réjoui. Je le garde, j'en
reprends, je n'oublie pas.
7/10

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