dimanche 25 septembre 2011

Tomboy : Approuvé par l'éducation nationale


Tomboy crée une réflexion sur la doxa, le diktat des normes qui régissent notre société et réfrènent les libertés individuelles. «Tu ne peux pas te faire passer pour un garçon », comme une insulte lancée à la liberté d'être.
En filigrane, une réflexion sur la culpabilité, dans un registre moins pervers que Le ruban blanc. L'identité sexuelle prend son point d'appui sur les apparences, avec une remise en cause de l'ordre social que cela implique dans une petite enfance toute codifiée par les grands. Se démarquer des autres gosses du même âge et du même sexe, c'est jeter la honte sur la famille, et pour la réalisatrice mettre le doigt sur un point de vue malsain, un changement de mentalité à opérer pour ne plus faire souffrir les « porteurs de différence(s) ».

Dans le fond, ça paraît bien. Dans la forme, c'est plutôt typique des films francophones, comme L'enfant sauvage ou Les 400 coups, qui se font sur et autour du sujet de la construction identitaire dans une société emplie de repères. Néanmoins, a l'art de désamorcer le drame en démontrant une forte inclination pour la comédie. Dans la photo, inscrite dans l'ère du temps, il est dur de ne pas penser aux frères Dardenne, Le fils, pour n'en citer qu'un. L'actrice principale, haute comme trois pommes, est surprenante et convaincante. Sa petite soeur est amusante, et crée la dynamique dans le duo composé de chamailleries et jeu de vérités et de non-dits.

Satisfaisant, mais j'oublierai vite ce film sociologique qui m'évoque ce qu'aurait pu être l'exhibitionniste et mordant Mysterious Skin si la bride avait été lâchée. Avec pas mal de mauvaise foi, j'ai envie de dire qu'il plaira à coup sûr aux mêmes personnes qui sont allés voir et ont adoré Entre les murs au cinéma, même si dans le cas présent, c'est quand même mieux.
5/10

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire