Tomboy
crée une réflexion sur la doxa, le diktat des normes qui régissent
notre société et réfrènent les libertés individuelles. «Tu ne
peux pas te faire passer pour un garçon », comme une insulte
lancée à la liberté d'être.
En
filigrane, une réflexion sur la culpabilité, dans un registre moins
pervers que Le ruban blanc. L'identité sexuelle prend son
point d'appui sur les apparences, avec une remise en cause de l'ordre
social que cela implique dans une petite enfance toute codifiée par
les grands. Se démarquer des autres gosses du même âge et du même
sexe, c'est jeter la honte sur la famille, et pour la réalisatrice
mettre le doigt sur un point de vue malsain, un changement de
mentalité à opérer pour ne plus faire souffrir les « porteurs
de différence(s) ».
Dans
le fond, ça paraît bien. Dans la forme, c'est plutôt typique des
films francophones, comme L'enfant sauvage ou Les 400
coups, qui se font sur et autour du sujet de la construction
identitaire dans une société emplie de repères. Néanmoins, a
l'art de désamorcer le drame en démontrant une forte inclination
pour la comédie. Dans la photo, inscrite dans l'ère du temps, il
est dur de ne pas penser aux frères Dardenne, Le fils, pour
n'en citer qu'un. L'actrice principale, haute comme trois pommes, est
surprenante et convaincante. Sa petite soeur est amusante, et crée
la dynamique dans le duo composé de chamailleries et jeu de vérités
et de non-dits.
Satisfaisant,
mais j'oublierai vite ce film sociologique qui m'évoque ce qu'aurait
pu être l'exhibitionniste et mordant Mysterious Skin si la
bride avait été lâchée. Avec pas mal de mauvaise foi, j'ai envie
de dire qu'il plaira à coup sûr aux mêmes personnes qui sont allés
voir et ont adoré Entre les murs au cinéma, même si dans le
cas présent, c'est quand même mieux.
5/10

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