dimanche 25 septembre 2011

L'aigle de la neuvième légion : L'aigle à deux têtes

Fi de l'originalité, voilà un film dont le scénario repart en quête... du Graal, de l'anneau ? Non, ici de l'Aigle d'Or. Pour le fil conducteur, on est donc en terrain connu. Tout le film tient d'ailleurs sur ce gimmick, sans jamais dévier. Dans le fond comme dans la forme, c'est ni plus ni moins un péplum bâtard. En le regardant, on pense à Gladiator, certes, mais aussi au Seigneur des anneaux, à Valhalla Rising ou encore à Braveheart. Des influences de tous horizons qui partagent une même idée de la contemplation cinématographique.
Fleurissent des plans dans les plaines pour une mise en valeur de la Nature, autant pour la flore que pour la notion même de nature : humaine ou originelle. Cet amour de la contemplation par le prisme de la caméra (mélange nature/culture, vous me suivez ?) conduit donc tout droit à l'esthétisation d'un environnement hostile et barbare.
Ce travail d'esthète, qu'on aurait vite envie de qualifier de superbe, est la plupart du temps à la limite du maniérisme. Concrètement, le réalisateur use de poncifs précieux comme le halo de lumière blafard aveuglant pour symboliser l'entrée au Paradis, ou bien les « visions » (dixit Valhalla Rising) du centurion protagoniste (« sir » en VO) aux contours vaporeux, au ton délavé (vintage, dira-t-on) et au prisme visuel déformé. En clair, on dirait du Virgin Suicides plus accentué pour conférer un aspect onirique.

Pourtant, les combats font l'effet d'être filmés caméra à l'épaule, de telle sorte que ça dynamise l'action, mais que ça donne également le tournis en plus d'accoucher d'un résultat plutôt brouillon...
Les dialogues sont simplistes mais ne dérangent pas, même s'ils ont la fâcheuse tendance de souligner le trait ricain de l'ensemble, notamment par la langue parlée par les romains, qui n'est autre que l'anglais ; à l'image de la série Rome avec laquelle le film partage assurément plus qu'un idiome.
L'univers est phallocrate, voire misogyne. Les femmes, pour le peu qu'on en voit, sont reléguées au rang d'objets de désir des « sauvages », les ennemis désignés des Romains. Une cohérence historique, dira-t-on, pour une vision pourtant pas aussi contrastée et pragmatique que celle de Rome.
Le thème musical est mystique, éthéré : l'Electro Ambient chevauche des arrangements légers mais réussis comme on peut en entendre dans les Westerns. Ce genre n'est pas étranger au film, puisqu'on y retrouve un peu de son rythme méditatif, quasi-hypnotique, laissant traîner le suspens, sans toutefois rivaliser avec les meilleurs.

Bilan des courses, le film de MacDonald (Kevin, pas Ronald, mouhahahaha) fait déjà vu, mais se laisse regarder tranquillement, sans anicroche, jusqu'à une fin « à la cool » relevant d'un teen-movie, un poil décevante compte-tenu du reste, qui se maintenait à un bon niveau.
6/10


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