Une
belle plante au charme persan crève l'écran. C'est la réalisatrice,
Nadine Labaki, qui envahit chaque plan. Est-ce trop en dire si c'est
la principale qualité du film ? Comme elle fait plaisir à la
rétine, on en oublie vite les quelques écarts mélodramatiques ou
au contraire tout euphoriques. De la comédie musicale au drame,
comme s'il n'y avait pas de demi-mesure, en situation de crise.
Mettre
les chrétiens et les musulmans dans le même bateau, c'est à la
mode, on le sait, mais c'est aussi créateur de conflit, évidemment.
Et si on faisait des différences d'autrui la force d'une comédie
dramatique où l'on s'amuserait des travers dogmatiques de chaque
idole ? Plutôt dans l'air du temps, on créerait alors la tension en
la faisant reposer sur les luttes intestines générées par
l'extérieur, et véhiculées par les médias. La force tiendrait
dans le jeu de négociation entre les deux camps, avec comme arbitre
les femmes, voix de la sagesse, comme chacun le sait. 
Entre
deux, on y placerait aussi de quoi se gausser et passer un bon
moment, sans pour autant totalement oublier qu'on a déjà goûté à
ces citrons parfumés de fruit de la Passion dans Les Citronniers,
la touche de folie en plus. 
Ah...
Nadine... Fardée comme un camion de pompier, rutilante du
décolleté... Tu détournes l'attention, et tu le fais fort bien...
Au point de me convertir à ta religion sans concession, mais pas
sans confession.  
6/10

 
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