vendredi 22 juillet 2011

L'autre monde : Je rêvais d'un autre... justement.


Une affiche racoleuse, une sélection à Cannes qui force le scepticisme, un « par le réalisateur de Qui a tué Bambi ? » qui laisse dubitatif... Et quelques critiques éparses, associées à l'enrobage Geek qui donne quand même envie de laisser sa chance à cette pelure.
De la sacrée bouillasse Plus Belle la Vienne, plus bas que terre, quand l'interprétation amateur dégouline de nos yeux et nos oreilles. Parce qu'en plus de ça, la musique est d'aussi bon goût que le reste du film : du kitschouille Ambient au synthé façon le Grand Bleu.
Pour ce qui est de l'autre monde dépeint à l'écran, soit le réal n'est pas un gamer, soit il a vraiment envie de se faire battre. Les images de synthèse sont charmantes, montrant un croisement jamais vu entre l'épure d'un Tron et le lugubre d'un Blade Runner saupoudré d'une pointe d'Immortel, mais où est la vraisemblance d'un tel jeu planté dans le monde contemporain ? Qui pourrait prendre ce fatras lisse et dépouillé d'images de synthèse pour des images de jeu, hormis s'il a découvert l'existence des « Morpeuge » ascendants « Meuporg » dans la seconde ? Au lieu de ça, le film d'animation explore une voie intéressante pour le MMO : la communication orale IG, à l'aide d'un brouilleur de voix. Avec mon oeil de crevard, j'y vois une alternative peu imaginative au « tout écrit » inadapté à un film.
Dans la facilité, à l'instar du montage pas travaillé, aux enchaînements secs et cassants, avec aucun rythme en début de course, un schéma bon élève mais bâtard du thriller, et tout ça servi par un manichéisme de maternelle (« ouh les gens en noir y sont fous et suicidaires ») ou de télé-poubelle, au choix...
Il fait beau, le soleil brille pour la jeunesse dorée et amoureuse de la vie, des corps et du bonheur. Puis le temps se gâte, ça se couvre, viennent la bruine et les malheurs... Sonne l'heure, les jours s'en vont, je demeure...
Fautifs, les Jeux vidéo coupent de la réalité, brouillent les identités, rendent asocial, cultivent la morbidité et rendent crétin par leur concept intrinsèquement ridicule. En d'autres termes, les JV (et a fortiori Second Life) rendent fou, et par conséquent sont un vrai danger ; attention !

Et merde, j'ai encore perdu deux petites heures de ma vie... Au moins ça m'aura permis de me remémorer le fameux Ben X lui aussi pas vraiment réussi dans sa catégorie, liant maladroitement autisme et jeux vidéo (m'enfin y'avait Sigur Ros en BO... c'est déjà ça).

Jeunes réalisateurs sans talent biberonnés à la cinéphilie du 20h de TF1, allez vous pendre...
3/10
Et rien que pour moi/vous/toi, le bonus Kurt-a-Geek :

1 commentaire:

  1. Je ne te comprends pas ! D'un côté, tu me fais regarder des films "exigeants", culturels, et cetera et cetera, d'un autre côté - et uniquement quand tu es seul -, les "navets" t'attirent ! Étrange, vous avez dit étrange...

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