La membrane pète, les intestins s'éviscèrent et se répandent en échos. Fixer la montagne c'est percevoir le petit arbre qui scrute à bute, cachant la forêt qui respire l'évanouissement. Chloroformée de pensées impassibles, elle s'enracine sur une colline inaccessible. Tout petit pas pour un grand homme de petite ambition, il s'approche de ce qu'il veut atteindre, sans même oser prendre le parti de la pointe des pieds. Refoulé à l'entrée, après qu'il soit sorti par contumace, il se réfugie dans le morfond, la morsure et la gerçure, histoire de penser ses plaies. Les arbres se penchent à l'état larvaire, écoute le daim qui frappe à petits sabots sur le sol pour espérer faire vaciller la montagne. Peine perdue, elle reste fière, noble et immuable, en place depuis tant de siècles inestimables... Et pourtant l'homme, lui, reste le même, entériné dans son crâne de bourrin il martèle et lamine ce qui constitue son bagage émotionnel et cognitif. A se taper les nerfs, il s'enfonce complaisamment dans la laideur et le tourment. Pourtant, il lui serait tellement plus simple de tendre le bras pour cueillir le savoir, la connaissance et l'espoir. Mais au lieu de ça, il préfère rougir de colère et de mépris pour ce qu'il n'est pas, ce qu'il ne peut être, et ce qu'il se persuade de ne pas vouloir être. En se figeant un avis sur le bougre, on se dirait presque qu'il respire la facilité badaud du petit chalutier qui vogue à pleines voiles sur des flots tranquilles bercés de quelques déhanchés tumultueux. Et du reste, qu'en reste-t-il du triste sir ? Des autres, t'en fais quoi ? Tu les ignores, tu les prends pour des murs à paroles, impossibles de te comprendre et de te toucher par les simples mots. Te parvenir est trop en demander, trop impensable. Enfermé c'est plus simple de se sentir en sécurité. Après tout, le danger vient de l'extérieur, le refuge est toujours plus agréable et soyeux lorsqu'il provient de soi-même et de ce qu'on a creusé en chaloupes dans les murs des années passées à se lamenter.
Pourtant, les faits sont là : qui croirait voir un type débarquer le lendemain de la bataille quand ses congénères s'en sont donnés à cœur joie le jour même ? Personne. Pas même les maîtres courroucés. Juste un bonhomme, un peu perdu, souvent triste, parfois soupolait. Qui s'entend, qui s'écoute, s'aime sûrement un peu trop comme il se sent dans ses imperfections. Ses baskets trouées respirent les flatulences, et alors ? Revenir à la nature, toujours, comme un argument de vente à bon marché pour les clients neuronaux de sa bassesse, afin de colporter les ragots fomentés par les bulbes gris mal connectés, souvent rétifs aux réseaux, qu'ils soient sociaux ou vertueux. Quelle chamaillerie. Quelle tempête sous ce crâne meurtri. Comment s'en sortir de cette muraille naturelle de monts adossés ? Bonne question pour ce Charlie des temps modernes, qui n'a de rouge que le son de cloche qu'il vitupère en l'extirpant de ses narines en feu, grondant de flammes fuligineuses, broutant dans l'air les quelques bribes d'une paix qui se cache encore et toujours. Torero à trait, le taureau se penche vers l'abîme, fonce cornes baissées, et rate de peu son atterrissage dans les bras de Morphée, l'éternelle. A échéancier, le créancier lui laisse peu de place pour les spéculations. Des estimations, de temps à autre, par des mains inexpertes, qu'on ne pourrait pas qualifier d'innocentes, mais somme toute plutôt bienvenues. A pas cher, peu qualifiées, inventées brodeuses de lettres, rognées par le temps et les apostrophes rongées aux pointes par des crocs durs mais pas très blancs... La pureté s'en va, de toute manière, que le petit bonhomme voit blanc ou rose, tout file au noir dès que les ennuis gardent de se vêtir du jour de deuil. De sortie le dimanche pour une bar-mitsva, ils s'en veulent presque de ne pas avoir terrorisé plus de monde qu'une âme désertée par...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire