samedi 6 août 2011

Tideland : Objet Visuel Non Identifié ?

Devil's rejects meets Arizona Dream. Voici le programme des réjouissances, coincé entre l'horreur du long Le Village et l'excentricité décalquomaniaque d'un Las Vegas Parano. Comprenez donc par là qu'il se regarde avec le cerveau à moitié allumé, en sourdine.

Filmé de manière débridée comme tous les films de junkies qui se doivent de retranscrire le trip hallucinogène et la culture « no future », il fait bien sûr penser en premier lieu au Las Vegas Parano sus-cité, mais également à Trainspotting.

Pour plaire dans un film décomplexé pour jeune, il faut un maboul. En toute logique, et comme si tout était lié, Dickens fait penser à Pitt dans un autre film de Gilliam : L'Armée des 12 Singes. Dans le même registre, la fameuse bouille débonnaire de Jeff Bridges n'est pas à la traine, et rajoute du piment à la recette ma foi pas mauvaise.

Mais le film ne s'arrête pas à une accumulation d'influences aux senteurs mercantiles, car on y décèle également celle de Tim Burton, pour le meilleur.

Plus profondément, les projecteurs sont principalement tournés vers la gamine de l'histoire, ce qui fait que le regard porté sur son environnement est tout de suite plus enfantin et puérile. Par cette focalisation interne, tout est menace et amusement, peines et émois, dans un rêve à double tranchant où toutes les conventions sont bousculées, comme s'il s'agissait de revisiter Alice au pays des merveilles.

Une expérience naïve et morbide, exotique et barrée, à défaut d'être inoubliable, à voir pour la confluence des styles, entre le noble et le grivois, l'horreur et la comédie, avec un caché arty loin d'être déplaisant. En définitive, si je retenais uniquement son univers étrange et torturé, entre rêve et réalité, sans penser à d'autres films ni me dire que l'intrigue pue l'arnaque, j'en ferais un film ultime.

6/10

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