De par son rythme monotone, le film de Tom Hooper n'enchante pas totalement. Son sujet recroquevillé sur le couple formé du « docteur » Logue et du futur Roi d'Angleterre n'offre pas beaucoup d'escapades en-dehors des sentiers battus et confinés de la thérapie. En deux heures, on ne voit guère plus que les progrès lents et fastidieux de « Bertie ». OK, une intrigue tenant sur un post-it ne fait pas toujours un mauvais film, loin de là, mais comprenez que l'histoire des errances d'un homme - qu'il soit célèbre ou non - confronté à ses problèmes d'orthophonie n'est pas en soi très passionnante...
Toutefois, les acteurs sont là pour assurer la sauvegarde de notre intérêt. A ce titre, Colin First est épatant dans son rôle de bègue frustré et colérique. Il tient la dragée haute (comme dirait l'autre) et supporte l'ensemble du film à lui seul. Pas (ou peu) présenté comme un biopic, Le discours d'un Roi en est pourtant un sacrément bon représentant. Pour peu que l'on apprécie de recevoir une leçon d'Histoire par la petite porte dérobée du septième Art, on pourra se prendre d'intérêt pour la petite histoire d'un homme blessé dans sa chair d'enfant par un père indétrônable.
A l'inverse, ce n'est pas le renfort des violons et autres instruments classiques larmoyants qui passera inaperçu. Ceux-ci sont assez prégnants pour fragiliser les dialogues des moments dramatiques, auxquels on finit par ne plus prêter attention, tant le travail de compréhension de la situation nous est pré-mâché. Détail, me direz-vous, mais j'avoue avoir tendance à trouver ce procédé éculé plutôt navrant.
Fort heureusement, l'humour est bien présent, et en bonne place, même s'il se résume majoritairement à des « hun hun » bouche cousue ou de légers sourires de convenance. Des moments de pur exutoire comique sont heureusement au programme, et permettent pour le coup de ne pas regretter d'avoir fait le déplacement.
Loin d'être mauvais mais pas extraordinaire pour autant, Le discours d'un Roi remplit correctement un cahier des charges académique. Pour le plaisir, il se laissera regarder un dimanche soir en première partie de soirée sur Arte, mais ne sera en aucun cas un film mémorable.
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