lundi 10 janvier 2011

Nip/Tuck : Un bon cru qui tourne au vinaigre.

Nip/Tuck fascine, puis Nip/Tuck fâche. C'est parce que le développement de sa trame scénaristique invraisemblable est lasse que le chérubin n'enchante guère longtemps. Il est tout poupin et d'un coup se fâne. Il tempère les ardeurs comme un jet d'eau continu brutalise les flammes. L'intérêt porté et le crédit apporté à l'évolution des relations de nos chers chirurgiens manque cruellement de chair. Parce que le corps de la série s'affadit au fur et à mesure que les épisodes passent sur le billard ; et que les mentalités s'entravent dans des grandes lignes grossièrement suturées que l'on dirait plutôt ficelées comme les carnes d'un boucher.

N/T est comme le Sodome et Gomorrhe qu'il filme, comme une belle femme refaite sous les scalpels et autres bistouris : excitant dans un premier temps, aliénant dans un second. Le tierce est celui où on fait avorter l'opération pour ne plus avoir à subir le grand étalage de problèmes familiaux de ces parvenus qui s'encanaillent autant qu'ils s'embourgeoisent. Autrement dit, l'emballage est aguicheur, mais perd progressivement de sa vermeille au gré de l'épuisement de la bidoche contenue à l'intérieur de la coquille, qui dévoile par la même occasion toute sa vacuité. Notamment parce que la progression se fait à tâtons, sans qu'aucun fil conducteur ne soit jamais vraiment repéré dans cette exhibition de crises existentielles expérimentées par chaque acteur explosant de toute part. Si bien que j'ai été éclaboussé de la tête aux pieds de ces jérémiades exubérantes dont la récurrence est plus qu'accablante.

En définitive, le héros protéiforme nommé Nip/Tuck finit malheureusement par s'avilir pour devenir ce qu'il dénonce au long de sept saisons : un produit d'une société dont la superficialité des rapports humains est dictée par la suprématie de l'apparence. Comme toujours, mieux vaut quitter le radieux Titanic avant qu'il ne sombre...

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