vendredi 12 février 2010

Rio Bravo (Howard Hawks)


Un western « big mac » à la sauce Howard Hawks pour une des expériences cinématographiques venue du Far West la plus trépidante de ces derniers temps. Bien que principalement axée sur la lutte entre le bien et le mal (manichéisme, quand tu nous tiens...) quand je préfère largement que la brute et le truant soient mis à l'honneur, l'intrigue est rondement ficelée de manière à ne pas lasser le spectateur qui se prend de plaisir à suivre un shérif et son roublard d'acolyte estropié qui a vu plus d'un printemps, et c'est le moins qu'on puisse dire. Ouf ! Ma phrase est finie... Vous suivez encore ?

Soit, Rio Bravo est le Western que j'attendais en une période de disette, et j'y ai recueilli un divertissement honorable, où il fait bon vivre de se balader au côté de John (Wayne) dans les rues poussiéreuses et désertes d'une ville où le sable et les saloons sont rois. Jouant au chat et à la souris avec la « racaille » sans foi ni loi, notre héros permet à un soiffard insatiable de reprendre du service à ses côtés pour rétablir son honneur et sa dignité... Bien évidemment, n'en jetez plus, avec tous ces éléments, vous pouvez déjà vous dire que oui, ce film est une métaphore du triomphe du bon contre la brute, qui réside en chaque homme, et qui peut être domptée à coup d'étoiles de shérifs rédemptrices. Faisant la loi, il remet sur pied son ami qui n'a pas sucé que des glaçons et met au trou un meurtrier intempestif qui a malencontreusement eu la gâchette facile.

Mais, car il y a un mais, il ne faut pas se restreindre à ces considérations, mais voir au-delà et savourer l'ambiance de ce film, qui, s'il donne une leçon de morale au spectateur en pratiquant le sermon en bottes, colt et chapeau de cow-boy, lui glisse également à l'oreille une leçon de fraternité et de comédie humaine. Ainsi, si les rôles sont répartis entre bons et méchants, la camaraderie rayonne dans le camp des républicains, retranchés dans leur fort aux cellules étroites. Concentrés sur l'entente cordiale et la chasse à la fripouille, ils donnent donc à voir au spectateur, en parallèle au cliché de la lutte des gentils contre les méchants, comme vous avez pu le comprendre, une leçon de vie supplémentaire.

En effet, ce trio de boy-scouts, rejoint par un quatrième prêcheur, se donne la réplique à tour de rôle, resplendit autant dans les actions que dans les paroles, et fait vivre le film autant qu'il le fait virevolter. Voilà : c'est en cela que réside le plaisir du cinéphile ; suivre de près des personnages aux caractères bien trempés qui évoluent psychologiquement au fil des minutes qui s'écoulent. En soit, cela n'a rien de foncièrement original, mais il faut reconnaître qu'Hawks a l'art de mettre en scène ses réalisations, pour constamment dissimuler des dessous aguicheurs sous des dehors de niaiserie.

Ainsi, Rio Bravo n'est ni une perte de temps, ni une perte d'estime supplémentaire pour le cinéma américain, pour peu que vous vous accrochiez à la perche que vous tend le réalisateur et que vous saisissiez donc votre chance de partir à l'aventure en plein far west en compagnie d'un shérif charismatique et de ses sbires.

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