Comment n'ai-je pas pu évoquer ce monument cinématographique plus tôt ? Comment n'ai-je pas pu visionner ce document iconographique très tôt ? Car oui, ce film se regarde dès la plus petite enfance, et devrait être conseillé à tout cinéaste en herbe et en couche-culotte. Bouleversé, littéralement, toutefois pas dans le sens larmoyant et plaintif que l'on accorde habituellement à cet adjectif, mais plutôt heurté par l'intemporalité de ce film qui conserve toute sa force persuasive et de conviction. Par les sentiments, donc, mais aussi par les mots, tous ces arguments mis en scène avec brio, qui s'étalent à vue sur le génie d'Alfred Hitchcock, qui a négocié de main de maître son contrat pour le panthéon des cinéastes. Une merveille, comme il y en a peu dans le septième art et a fortiori dans le monde. Je m'emballe, mais s'il m'a été donné de constater plusieurs fois la maestria d'Hitchcock en certaines occasions nommées Sueurs Froides, Fenêtre sur Cour ou encore Les Enchaînés, je n'avais alors pas éprouvé jusque là ce sentiment de jouissance et de puissance qui ressort de cette scène mythique, croisée par exemple en guise de clip promotionnel à l'occasion des 50 ans du cinéma Lux en cette année. Je vous laisse deviner de quelle scène il s'agit, en vous précisant que le plan a lieu sous une gerbe d'eau, battant à torrents déployés sur les courbes harmonieuses d'une jeune créature qui ne peut alors aucunement se douter de ce qui va prochainement lui advenir.
Tout est dit en quelques mots, et la justesse du ton avec lequel le réalisateur emploie à faire tergiverser ou soliloquer ses personnages est confondante de réalisme. Pas de « réalisme » « vulgaire », pour tout dire, mais un réalisme classieux, celui de la sublimation du réel, de la réalité du monde, à travers le prisme de l'objectif, le truchement de l'oeil de la caméra qui fixe à jamais des instants de terreur, et, lorsque le traumatisme a le champ libre pour s'exercer de manière diffuse, de Psychose.
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