jeudi 11 février 2010

Napalm Death & Sickbag & Backstroke (Le Cargö)

Un cataclysme. Alors qu'on s'étale langoureusement sur des lignes moelleuses que l'on emplit tant bien que mal, l'orage est passé. Pas que les première partie aient été annonciateurs d'une bourrasque infernale. Non. Que nenni je dirais même.
D'un Backstroke chiant à mourir, sans prendre de gants matelassés, on passe de manière plus avenante à la grosse ponte du soir : Sickbag. Véritable baron de la scène Caennaise, groupe de Grind reconverti dans le mur du son pépéresque aux relents de glaviots de fetus avortés, le Sac à Vomi s'impose comme un maître... En reconversion. Eh oui... Comment ne pas être surpris par ce changement (soudain ?) de style ? Un son qui ne les sert pas au mieux, petite salle oblige (« Le club », comme on dit...), une formation qui a changé depuis que j'ai fait le tour du propriétaire, et peut-être un chouïa de manque d'entraînement et de cohésion de groupe pour que ce soit orgiaque. Pour le reste, les initiés n'auront pas été tant déçus que ça, à l'inverse des novices qui pouvaient s'avérer plus dubitatifs face à cette mixture sonore recrachée tout de go en un rien de temps, un battement de cil comme dirait la mademoiselle qui va se repoudrer le nez aux toilettes dans Pulp Fiction.
Soit, ne nous éloignons pas. Bien qu'un des groupes attendus de la soirée, L'Esprit du Clan, ait déclaré forfait, cela n'a pas empêché les groupes à la suite de l'affiche de nous malmener, malheureusement en trop peu de temps pour le père Gerbe et une trop grande plage à perte de vue pour les petits Martiniquais... A moins qu'ils viennent de l'île Maurice ? No sé... J'ai pas la documentation du Cargö sous les yeux pour vous renseigner.
Bien, parti de là, sachant qu'on s'est pris une assez agréable déferlante avec Sickbag, malheureusement comme suggéré bien trop proche d'un mur du son « tendance » à la Nesseria (dernier album) ou Céleste, pour le côté Sludge opaque donc ; et qu'on a eu le temps de compter nos doigts pour nous assurer qu'ils étaient bien tous là, au nombre de dix, pendant le show des Dom-Tomais, on pouvait savourer avec une imp
atience non feinte l'aventure scéniques des maîtres qui n'aurait su tarder. Et en effet, ils sont apparus rapidement, ont développé leur thèse, empilé tous les marteaux-pilons sur les crânes de chaque chevelu, jusqu'à les engoncer bien profond, et se sont retirés « comme si de rien n'était » au bout de plus d'une heure d'un set rythmé, vous devez vous en douter, au son des Dancefloor et autres Sound-System du nom de Scum ; The Code Is Red : Long Live The Code ; Smear Campaign, Harmony Corruption ; j'en passe et des meilleurs pour les fans qui sauront rétablir la liste comme il se doit.
Donc, pour me gloser moi-même : un sacré bon bout de bonne soirée bien baveuse qui a étalé les charpies de ses rejetons sur les pavés d'un cargö branlant, en pleine perdition, bien que la grande salle n'ait pas été échue aux maîtres pirates vétérans de la guerre au Napalm. Toujours frais, comme des gardons, malgré des années d'occupation scénique, ils déservent leur recette chaque soir, sans batifoler, sans l'ombre d'un doute. Certains crieront : « automatisme ! », et d'autres rétorqueront : « professionnalisme, intégrité et passion ». Et le p'tit, là, derrière son ordinateur, il vocifère en son for intérieur : « expérience ! » Parce que papa Barney et ses comparses, quoi qu'il en soit, ont toujours la niac, malgré des dos qui se voutent et des bedaines qui prennent de la proéminence. Leur musique phallocrate reste droite comme un I, un braquemart dressé droit vers le ciel telle la basse du bon-pied bon-œil Shane Embury
qui grimace toujours de la même manière dans ses élans Melvinsien de bassiste. Ses cheveux en pétard, frisés, sa moue qui ne laisse rien transparaître de son envie pressante d'aller compter fleurette au trône le plus proche, sa jovialité globale font de lui ce qu'il est : un membre du groupe, qui reproduit, à chaque date, la même attitude, mais pour le plus grand plaisir d'un public qui se prend au jeu et se déchaîne.
Tout à fait, et c'est le moins qu'on puisse dire, puisque la folie était rampante, à peine insidieuse dans ce navire marchand échoué par les assauts sous cutanée du conquérant Anglais. Sur tous les angles d'attaque, le groupe a marqué des points et frappé dans le mille, pour abattre toute sa horde de die-hard fans, qui s'ignorent pour la plupart, et leur graver à jamais un sourire niais là, bien ancré dans leur caboche. Tel celui du Joker, les cicatrices à couvrir par L'Oréal en moins.
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Alors, heureux ?

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