vendredi 19 février 2010

Glazed Baby - Ancient Chinese Secret

Evoquer ce qui peut encore l'être. Quand tout a déjà été dit. Récit d'un truc époustouflant qui arrive rarement. Intuitif parce que Glazed Baby ne mérite pas mieux qu'on s'y attarde en employant son art du mensonge. Niché dans sa capacité à faire fuir les notes à tout rompre, à gérer le bruit de manière retorse pour laisser échapper des atmosphères, il convie l'auditeur à une fête joviale dans laquelle il laisse libre cours à l'expression. Prenons-en donc note et lâchons tout notre amour pour un groupe qui n'a jamais rien fait d'autre que brutaliser son prochain pour lui apporter réconfort et sagesse. Fight Club me direz-vous ? Et puis quoi encore ? … Non, certainement pas. Loin de là la conception du groupe de s'enfermer dans une case bien trop étroite de pur produit de consommation pour adolescent en manque de sensations Pelforth. Bien plus grand, large, aux épaules carrées, le déménageur brutalise vos meubles, vos attaches matérielles pour démonter planche par planche votre habitat intérieur. Vos conceptions mis à l'étalage, soldées et taillées en pièce, pour que d'un magma bruitiste naisse la bête qui sommeille en chaque caniche moribond que vous abritez en votre for intérieur. Aboyant désormais, il crie hourra et reste aux abois pour mieux guetter le prochain coup de semonce. Mais quand Glazed Baby ne pardonne pas, il fronde, et quand il ne rompt pas, il conforte dans l'âtre de nos affres un feu de cheminée allumé et animé par l'esprit de Noël hérité du plaisir puérile de notre toute petite enfance. Une joie toute particulière nous emplit quand on pense avoir découvert sa petite pépite, logée dans un emballage cadeau tout droit sorti de la hotte d'un père Noël avare en conseils, mais qui sait déloger la meilleure affaire du monde lorsqu'on lâche un agréable et large sourire au destin qui sait nous rendre la pareille. Alors on engonce le disque dans les orifices adéquats, on profite des attraits de l'emballage de la saveur, mais on tient surtout à tâter le produit en lui-même, pour que nos papilles dansent la cabriole en rythme achalandé dont les lutins n'auraient qu'à rougir s'ils n'étaient déjà consumés par le remords de ne pas posséder les oreilles abâtardies de l'être humain pour déguster ce savoureux mets confituré pour les cochons que nous sommes.

Alors on lâche tous nos idéaux musicaux, on s'abandonne à la vague de chaleur qui nous emplit, et on cède toutes nos concessions à un groupe qui remporte la palme... De canard !


Rien que de la subjectivité pour un album courtement effroyable qui ne demande qu'à vous hanter en boucle, et en boucle, et en boucle...

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