mercredi 29 juillet 2009

Burzum - Filosofem



Une course au désossement.

Décharnés sont les corps privés de leur substance initiale. Desquamés, squelettiques, ils sont membranes orphelines d'une transcendance à jamais poursuivie. Alors qu'un malheureux fossoyeur s'égraine à ronger leurs chairs sous un regard supérieur, l'autoritaire tout-puissant désosse rigoureusement particule par particule chaque composante de leur squelette que les lames de fond récurrentes mettent à nu. Larmes puisées dans le chagrin du poète membré d'une dote divine, la moelle que revêt cet épanouissement de la création d'une abomination est âpre. Ce qui reste des êtres s'évanouit dans un démembrement docile démantelant pièce par pièce leur constitution identitaire tandis que l'asservissement le plus total les hante indomptablement. L'échine courbée sous les larsens, leur ossature abrupte et famélique se déploie insidieusement sous les invectives du soleil ténébreux rythmant le labeur de ces âmes colportant le dédain. Infidèles, elles ont puisé dans le cœur de l'âme humaine la noirceur qui les enchaine éternellement au courroux d'un poète dont la lyre a vrillé depuis l'abandon de la Providence. Les fugaces ondes émanant de ces êtres destitués courroucent autant le Créateur qu'elles échafaudent un abîme sans fond que le temps et un désespoir insolubles viendront irrévocablement combler. Le plongeon vers un infini prétendument rédempteur ne conduit qu'à emprisonner, de fond en fond, la création de Dieu dans son mouroir. Miroir d'une existence déchue que la rétribution ne sauvera pas, la vision d'une lueur au creux du gouffre fera concorder l'oiseau et son maître dans une convergence vers des illusions mortelles.

Fébrilité, Flétrissement, Putréfaction, Charogne, Mise au tombeau.

The Art Of Falling.


L'inspiration que confère un album parfois un peu cheap ne doit pas être occultée par l'orgueil du disséqueur qui oublie bien vite qu'une oeuvre, lorsqu'elle a le mérite d'exister en autarcie, ne doit pas être conspuée sous peine de sombrer dans la démence critique. Un classique à goûter maintes et maintes fois tant les mélodies trottent et labourent le sol d'une imagination fertile.


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