
Malsain à souhait. Abyssal. Contondant. Confondant de noirceur et de nihilisme. D'une prose sans compromis jaillit un océan musical que le non-initié percevra comme un mirage. Musique émérite, elle se cueille au dépassement de l'image et des mots. Du statut de groupe de rigolos jouant du Darkthrone, il passe à celui de maître ès Black. Rasoir mais pas barbant, la lame du scalpel aiguisée et affutée à l'affut des musiciens tranche net dans la chair de l'auditeur pour y implanter le mal du siècle. « Plague » nommeront certains, « Spleen » d'autres, « Grippe A » les derniers... A chacun ses affres, à chacun ses maux, la Terre l'emportera sur le reste. Puissance naturelle, cet album est une communion avec la paix fallacieuse d'une nuit recouverte d'une obole impalpable. Impénétrable mais admirable, la couverture nuageuse est ample et fait divaguer l'auditeur autant qu'un nuage fait parcourir à ce dernier une étendue non négligeable de ce que l'on n'oserait plus nommer « Terre » tant la bestialité l'a emporté sur le « Luciferisme ». Le porteur de lumières peut aller se rhabiller, la douche est froide et l'électricité n'est plus en vigueur... La nuit noire, tout simplement.
En attendant l'aube... Prenez une dose de Rock'n'Roll amer.
Un groupe à enfiler avec embonpoint de l'entrecôte au côté, bien sanguinolente. La recette que tu humes n'est pas née de la dernière pluie, elle s'imprègne du terreau de deux larges offrandes surmontées d'une esquisse placée en préambule, comme une mise en jambe des artistes culinaires. Prends ton temps. Si ce n'est, le poison distillé avec parcimonie dans tes chairs meurtries le fera à ta place.
Tiens, il y a comme qui dirait un temps gâté qui monte toujours la garde...
Cousins : Carpathian Forest (Fuck You All !!!), 1349, et puis évidemment Darkthrone... Parmi d'autres.
Cet album, comme son nom l'indique, et a fortiori ce groupe, n'a aucune prétention d'intelligence et ne doit donc pas être envisagé comme une oeuvre "intellectualiste" en "post" mais comme un exutoire malin et inspiré qui ravira vos esgourdes de tempos ouatés, tempérés mais acérés comme un fil à couper le beurre ou une corde à piano. Hitman, le nouveau visage d'une barbarie Beumeux sanguinaire.
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