mardi 6 décembre 2011

De l'eau tiède sous un pont rouge : La Fontaine, je boirai de ton eau

Le sujet de départ est incroyablement cru et risible. Pourtant, malgré son côté crade, le film d'Imamura est indéniablement poétique. Je dirais même plus : sa manière de représenter la passion amoureuse est inouïe, que ce soit en termes d'amours naissantes ou de celles en voie d'extinction.

Au diapason, l'ambiance développée par la réalisation contribue à rendre l'expérience suave et paisible. Toutefois, la mise en scène évolue étrangement. Tant est si bien qu'elle est parfois hallucinée, sans vraiment en connaître la justification, au point de totalement dépareiller avec le point de vue classique du cinéma Japonais qui domine le film. Malgré tout, l'esprit général demeure déluré et loufoque, tant le sujet paraît dès le départ incongru. Et c'est justement en cela que réside la prouesse du réalisateur, en cette capacité de transformer la laideur débile d'une femme fontaine ne pouvant contrôler ses « flux » en une fable d'une beauté rare sur les rapports humains.

A rebours, avec du temps et du recul, le film appartient finalement à la catégorie de ceux dont on se souvient plus pour leurs scènes « chocs » et inédites que pour leur propos sous-jacent, ici caractérisé par une histoire d'amour peu banale appuyée par un humour bonhomme et jovial omniprésents.
7/10


2 commentaires:

  1. Voilà avec quoi tu as voulu m'initier aux films japonais, je m'en souviendrai longtemps !
    Je n'ai pas la même perception que toi de la représentation "inouïe" de la passion amoureuse, mon cher ! :)

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  2. Tu n'as pas la même perception, ou plutôt pas DU TOUT de perception, puisque tu regardais ton roman depuis le début au lieu de fixer l'écran...

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