Le
sujet de départ est incroyablement cru et risible. Pourtant, malgré
son côté crade, le film d'Imamura est indéniablement poétique. Je
dirais même plus : sa manière de représenter la passion amoureuse
est inouïe, que ce soit en termes d'amours naissantes ou de celles
en voie d'extinction.
Au
diapason, l'ambiance développée par la réalisation contribue à
rendre l'expérience suave et paisible. Toutefois, la mise en scène
évolue étrangement. Tant est si bien qu'elle est parfois
hallucinée, sans vraiment en connaître la justification, au point
de totalement dépareiller avec le point de vue classique du cinéma
Japonais qui domine le film. Malgré tout, l'esprit général demeure
déluré et loufoque, tant le sujet paraît dès le départ incongru.
Et c'est justement en cela que réside la prouesse du réalisateur,
en cette capacité de transformer la laideur débile d'une femme
fontaine ne pouvant contrôler ses « flux » en une fable
d'une beauté rare sur les rapports humains.
A
rebours, avec du temps et du recul, le film appartient finalement à
la catégorie de ceux dont on se souvient plus pour leurs scènes
« chocs » et inédites que pour leur propos sous-jacent,
ici caractérisé par une histoire d'amour peu banale appuyée par un
humour bonhomme et jovial omniprésents.
7/10
Voilà avec quoi tu as voulu m'initier aux films japonais, je m'en souviendrai longtemps !
RépondreSupprimerJe n'ai pas la même perception que toi de la représentation "inouïe" de la passion amoureuse, mon cher ! :)
Tu n'as pas la même perception, ou plutôt pas DU TOUT de perception, puisque tu regardais ton roman depuis le début au lieu de fixer l'écran...
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