jeudi 20 octobre 2011

L'Apollonide : La liberté de s'ennuyer


De la rebellion bobo au cachet pseudo-intello. Le style de Bonello me semble constitué de trouvailles synesthésiques intéressantes comme d'erreurs de réalisation. Des incohérences historiques par-ci, beaucoup de lenteurs par là... L'unité de lieu est respectée, mais pas celle de temps. Perdu dans l'espace-temps, la collusion des siècles ne se fait pas attendre.
Glanez à gauche une perception romantique des maisons closes du 19e, analogue à celle de la série Maison Close de Canal, plaquez-y à droite un rythme Soul « Jackie Brownesque », ou un laïus british pop pour incarner le marivaudage salace de la femme, et arrosez le tout d'une prétention artistique qui mise plus sur une canaillerie branchouille Parisienne que sur un esthétisme d'auteur forcené.
De la provoc' facile, bien souvent , parmi des corps dénudés comme des vers, sans camouflage aucun. Bruts mais pas pour autant beaux, ils sont immortalisés par une lubie d'un réalisateur qui possède le parti pris que jouer un rôle, c'est se mettre à nu devant le voyeur qui le reluque par le truchement de la caméra, petite serrure du décomplexé. Simple fantasme lubrique dénué d'enjeux ?
On peut le croire, quand le fil conducteur ne suit pas, et que les deux heures passées devant la pellicule en paraissent trois. Joker, balafres et peau blanche en la compagnie d'une monstrueuse parade du sexe. Maux de peaux, de cœur et de corps, d'autant plus laminés par la captivité et l'imperceptible espoir de libération.
Chez moi aussi, le facteur ennui a été bien trop prégnant pour que je supporte cette démonstration de luxe fétide. En dépit des apparences, Apollon ne rechignerait pas à décocher une flèche pour percer la toile.
5/10

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