De la rebellion
bobo au cachet pseudo-intello. Le style de Bonello me semble
constitué de trouvailles synesthésiques intéressantes comme
d'erreurs de réalisation. Des incohérences historiques par-ci,
beaucoup de lenteurs par là... L'unité de lieu est respectée, mais
pas celle de temps. Perdu dans l'espace-temps, la collusion des
siècles ne se fait pas attendre.
Glanez à gauche
une perception romantique des maisons closes du 19e, analogue à
celle de la série Maison Close de Canal, plaquez-y à droite un
rythme Soul « Jackie Brownesque », ou un laïus
british pop pour
incarner le marivaudage salace de la femme, et arrosez le tout
d'une prétention artistique qui mise plus sur une canaillerie
branchouille Parisienne que sur un esthétisme d'auteur forcené.
De la provoc'
facile, bien souvent , parmi des corps dénudés comme des vers, sans
camouflage aucun. Bruts mais pas pour autant beaux, ils sont
immortalisés par une lubie d'un réalisateur qui possède le parti
pris que jouer un rôle, c'est se mettre à nu devant le voyeur qui
le reluque par le truchement de la caméra, petite serrure du
décomplexé. Simple fantasme lubrique dénué d'enjeux ?
On peut le croire,
quand le fil conducteur ne suit pas, et que les deux heures passées
devant la pellicule en paraissent trois. Joker, balafres et peau
blanche en la compagnie d'une monstrueuse parade du sexe. Maux de
peaux, de cœur et de corps, d'autant plus laminés par la captivité
et l'imperceptible espoir de libération.
Chez moi aussi, le
facteur ennui a été bien trop prégnant pour que je supporte cette
démonstration de luxe fétide. En dépit des apparences, Apollon ne
rechignerait pas à décocher une flèche pour percer la toile.
5/10

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