mercredi 29 juin 2011

De l'eau pour les éléphants : Pas d'procès pour les méchants !


Beaucoup de tapage pour un film formaté, dans le fond, jusqu'au bout des ongles. Complètement d'accord, le cadre est original et franchement aguicheur. D'ailleurs, la bande-annonce était assez bien faite pour donner envie de voir une histoire dont le contexte paraissait au moins sortir de l'ordinaire. Pas que je pouvais m'attendre à du neuf sous le soleil de l'amour... Avec les bretelles du petit minet sorti de Twilight, je pouvais être sûr de me taper une resucée du Titanic de Cameron, à peu de choses près...
Et en bon blasé, je me suis quelque-peu retrouvé en terrain connu dès l'entame, qui avec sa musique lénifiante (qui ne quittera jamais le film mais s'adaptera aux situations) et son story-telling initié par un vioc', me rappelaient soudainement ce que j'aurais préféré oublier, une horreur d'ennui et de vide : L'étrange histoire de Benjamin Button. Encore une fois dans les sentiers battus, dès que le damoiseau a commencé à fricoter, du regard puis des doigts, avec la femme blonde platine du boss méchant pas beau tout rouge, même quand il faisait mine d'être courtois tout en laissant échapper un regard sombrement vilain ou une phrase assassine sur la facticité des relations sociales (« tout n'est qu'illusion !»).
Avec ça, j'y ai quand même vu quelques éléments surprenants, en bien comme en mal. Pour partir d'un bon pied, le parcours itinérant du cirque, effectué de ville en ville sur les rails, permettait de varier les situations tout en conservant l'indispensable cohérence que l'on attend toujours au tournant. Pour le plaisir, j'y ai rapidement aperçu un certain Freaks. Très très vite fait, car après tout la bobine était un poil mal léchée, à l'image de la barbe de quelques jours qu'arbore le minot, mais restait tout de même suffisamment propre sur elle pour soutenir au premier plan la romance made in Disney.
Pour ne pas dégoûter, il ne fallait surtout pas trop de « freaks », juste un nain, mais surtout pas de femme à barbe ou d'obèse, juste une évocation fugace, car après tout il fallait conserver l'esprit Narnia des animaux « oh il est mignon ». Sale mélange propre/sale, à l'instar de la gestion des images de synthèse, laides comme un pou dans certains passages : le train en marche et son « écran bleu » sur la végétation extérieure, et sans trop en dire, la scène de charivaris sous le chapiteau où les animaux sont à la fête, mais en carton-pattes, ou plutôt en plastique ? Dommage dommage... Ca casse le réalisme et par conséquent l'immersion.
Pour le meilleur, j'ai retrouvé Christoph Waltz dans son rôle de « bastard » dans lequel je l'avais laissé après avoir vu le Tarantino des 12 salopards. A côté de ça, les acteurs restaient sobrement à leur place, sans en faire trop, ni trop peu, assurant le minimum syndical pour rester en phase avec un résultat somme toute convenu et je dirais même plus : consensuel. En clair, rien ne dépasse vraiment de cette mixture tiède, mi-chaude mi-froide, chaque élément « bankable » est à sa place et ne brille en aucun cas. Par conséquent, j'en tire un constat un peu plus que mitigé, mais pas consterné pour autant.

PS : Je n'ai pas lu le bouquin, et je ne m'en porte pas plus mal (ai-je tort ?).
4/10

2 commentaires:

  1. Pour répondre à ton PS, je ne pense effectivement pas que tu aies un manque à gagner à ne pas lire le livre, non pas en raison de la médiocrité présumée de celui-ci, mais simplement parce que pour passer de la vision d’une adaptation d’un roman à la lecture de celui-ci, il faut que l’envie soit tout particulièrement suscitée. Si le film m’a moyennement plu (vu que tu l’as classé en « passablement médiocre » !), ne va pas t’embêter par-dessus le marché à te plonger davantage encore dans cette histoire. Il n’y aurait pas d’intérêt, le film ayant déjà brossé « l’intrigue ». Je pense qu’on lit le roman qui a inspiré l’adaptation quand le film nous marque, nous questionne, en un mot, que l’on veut en savoir davantage à grands coups de détails !

    Sinon, j’ajouterais que, même pour le public des jeunettes avides d’amours dégoulinantes et ostentatoires (est-ce que tu as pensé que je parlais de moi ??), il y a déception, dans la mesure où le couple ne prend pas ! Donc tu as raison : c’était le « minimum syndical ».

    Je suis également triste de constater que tu as oublié de noter la remarquable prestation d’une artiste pourtant fameuse dans le film : Rosie (l’éléphante) ! Il me semble pourtant qu’elle aurait bien mérité qu’un paragraphe lui soit dédié, vu sa choupitude ! :-)

    PS : c’est quoi/qui « Freaks » ?

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  2. Rosie ne parle pas, par conséquent elle ne pourra pas se plaindre que je n'ai pas parlé d'elle. Freaks, c'est cela même : http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=340.html

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