jeudi 17 février 2011

Burn After Reading : Aussitôt vu, aussitôt oublié.

Moins noir et plus fanfaron qu’A Serious Man, BAR possède à quelques égards les contours âpres et brutaux de No Country For Old Men. Et grand bien lui en fasse, car c’est tout particulièrement ce qui le rend jouissif…

Très axé sur le comique de répétition, un peu porté sur le comique de geste, le film est une bonne grosse farce outrageusement racoleuse sur la trivialité et la versatilité des rapports humains et a fortiori des relations amoureuses arrangées autour du mariage. La caricature développée à l’écran expose des fantoches mus par des névroses et autres obsessions boursouflées de schématisme. Clooney est un dragueur marié invétéré, Pitt est un sportif omnibulé par le maintien de sa silhouette, et la méconnue McDormand (vue dans Fargo) est une quinqua défraichie qui a le ravalement de façade pour seule idée fixe.

Tous trois forment un trio infernal qui s’entremêle au gré de péripéties qui semblent émerger par le fruit du hasard. Instantanéité et fraîcheur caractérisent un scénario échevelé aux antipodes d’une « bonne » intrigue communément tirée par les cheveux. A titre d’exemple criant de vérité, cette blague version longue dénuée de poil sur le caillou a pour point d’orgue une fin sans queue ni tête… comme toute bonne prod ès Coen qui se respecte ? Le terme d’ « impulsivité » est donc ce qui qualifie on ne peut mieux un film dont la seule ligne de conduite est l’absurde.

A terme, on accouche d’un assez bon film mais d’un film moyen pour les frères Coen. Plus triste, cette comédie ne remplit pas à temps plein son rôle premier de machine à rires, et par conséquent ne laissera pas un souvenir impérissable…



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