Avis jeté en pâture à une foule qui me gerbe l’opprobre.
Eh oui… Encore une fois je suis déçu aux premières écoutes. Blasé ? Oui et non, puisque j'en viens même à regretter le fameux Static Tensions alors que je l'avais lui aussi trouvé moins bon que son prédécesseur à sa sortie...
Toutefois ça reste hyper pro, soigné, carré, mais justement... Trop calibré... Que des morceaux autour de 3 minutes, un ensemble plutôt (voire complétement ?) mou du genou et des titres qui font penser soit à d'autres groupes du genre (Mastodon, Black Cobra, Baroness et tout le tralala), soit à d'anciens morceaux du groupe... Où sont passées les assauts épiques de naguère, ces invasions barbares consolées par ces remarquables accalmies ?
En plus de ça, on peut dire que l'album est malheureusement construit sur le même modèle que le précédent. Il enchaîne les titres sans discontinuer (et surtout sans que l’ennui ne vienne nous cueillir) jusqu’au dernier morceau intitulé « Dust », qui n’est ni plus ni moins que le pendant masculin du "To walk Alone" de Static Tensions... Comprenez-moi : ici ce n’est plus Laura qui nous berce mais Phillip. De cette façon, il fait progressivement le deuil de son chant « Punk » et enterre définitivement le beugleur de bassiste qui n’a définitivement plus le droit de cité sur un groupe qui a découvert la civilisation à l’aune de leur album antérieur.
En outre, l'intro de ce même « Dust » fait penser à un certain Mastodon période Leviathan, en plus tropical cependant.
Rien de vraiment surprenant pour le moment donc, si ce n'est le deuxième morceau qui ressemble à un curieux mélange de Black Cobra et de Dan Deacon ; comparaison d'autant plus valable à l'écoute de "Back And Forth", qui fait partie du duo "happy", "emo", ou encore "hope" en compagnie de "Don't Look Back". Ces derniers titres mettent alors en exergue un Kylesa tout beau tout neuf. Rutilant dans son costume, il n’en oublie pas pour autant de se faire pompier quand il puise sans vergogne chez les Electric Wizard pour leur « Forsaken ». Enfin soit... Cette originalité superfétatoire, ajoutée au chant clair de plus en plus charmant de maîtrise de Laura ne suffisent pas à masquer ma déception. On peut allégrement dire que le groupe suit la lignée des confrères avec qui il a bien évidemment tourné : j’ai nommé Mastodon et Baroness, desquels il a pu siphonner quelques bonnes idées (mais surtout sonorités). De fait, comme leurs pairs, leur musique s'embourgeoise pour devenir de plus en plus sage, progressive et psychédélique. Alors oui les mélodies cristallines ou marécageuses sont très bonnes voire excellentes, mais cela n'empêche malheureusement pas un trop grand nombre de titres de sentir le recyclage. Il est ainsi clair que la hargne d'antan est reléguée au vestiaire et que les fans du groupe de Crust/Sludge sont cordialement invités à aller se rhabiller...
Fin de l’exposé, rangez vos oreilles.

 
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire