jeudi 8 septembre 2011

Bâtisse du rien


La tête écharpée au vitriol je m'exclame au grand triomphant que je souhaite lui ravir la moustache pour la porter en postiche sur les fesses de mon honneur. J'y défèque allègrement mes dégoûts les plus respectables pour nonchalamment les exposer aux yeux de tous sur l'autel de la discorde. Attirance pour le tragique, les enfants illégitimes baigneront dans l'attention la plus perverse pour une éducation mal avoinée par le père Lachaise. Aux oubliettes les garde-fous, laissez libre cours à votre voyeurisme pour contenter les instincts patentés des âmes courtes drapées de tout bord. Rater le coche de joindre à l'exposition le plaisir de se montrer n'est pas bien grave, il sera toujours aisé de se rattraper en attrapant au lancer les cerfs mal boisés des chef-nés aux cuillères argentées. Dorés par le soleil, la pilule bien enfichée dans le larynx, l'œil acerbe et la mine patibulaire, les mains gantées opéreront l'ogre pour lui étriper ses dernières joies de laisser libre cours à ses borborygmes. Envoyez la purée, le peuple en redemande. Qui d'autre pour manger la pâté si ce n'est de nouveaux clones ? Perçus comme Ivoiriens, loin loin loin, ils ne sont rien qu'un troupeau bien finaud de pantins communs, privilégiés d'être sortis la tête en l'air avec un sourire barrant leur visage pour grimacer aux caméras leur expression bien mal amenée d'être bien aises, couverts de sang et de sueur, les encablures potelées par un peu trop d'embonpoint matinal, à se lover les miches pour le bien commun. Nés pour être tus, en lieu et place de tous, ils gagnent à toucher d'infimes parties d'un tout catégorique. Remplaçant au pied levé la masse absente, ils s'élèvent un monde où les valeurs dominantes sombrent à tour de rôle. Imperturbabilité, amnésie volontaire, déni de réalité, insolvabilité sociale.



C'est toujours le même schème qui gagne l'être. L'attente, puis la croisée à l'épine dorsale du vent qui s'engouffre et des poils qui se hérissent. Tout ça pour une affaire d'émotions, de sensations avortées aussitôt le vent levé. Ce frisson, c'est celui de l'intensité, du sentiment de se reconnaître à travers le fruit matériel des passions d'autrui, pour y trouver un « soi » un tant soit peu identifiable. Drôle de sentiment, simili-cousin germain éloigné et avec qui l'on s'entend si bien... à peine entrevu qu'il est déjà perdu de vue, sans qu'on ait aucunement prévu son arrivée ni son retour, juste pris conscience de son absence une fois l'avoir retrouvé.
La genèse de toute vie, l'origine des interactions chimiques orchestrées et fortuites. Le pied à l'étrier pour se sortir des événements inéluctables et tracer son chemin dans la plaine désertique incarnée mais pas désertée à l'échelle décharnée.

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