lundi 21 mars 2011

Revenge : Surprise pas partie.

Ca pour une surprise… C’est une surprise ! Revenge fait partie de ces films dont on n’attend rien. Dont on n’a pas entendu parler et qui sortent de nulle part. Suédois ou plutôt Danois ? Nordique, pour sûr… Le film est séquencé de telle manière que les scènes laissent assez de place à l’interprétation personnelle et à la réflexion pendant et après le film. La variété des décors entre l’Afrique et le Danemark instaure une dynamique efficace et rafraîchissante. Certains diront qu’on frôle l’incohérence, tant les paysages représentent le jour et la nuit ; jusqu’à se perdre entre ce qu’on interprète comme le rêve et ce qui constitue en vérité la réalité...

Entre urbanisme galopant et désert mortifiant, l’intégrité de la vie d’un homme est en jeu : son honneur, ses valeurs, sa famille… Tout chancelle à l’intérieur et autour de lui : son fils brimé en chie pour se faire respecter à l’école en tant qu’immigré Suédois, et ses mauvaises fréquentations le conduisent lentement mais sûrement à une chute inéluctable. Que ce soit celle de son meilleur ami proto-psychopathe, de sa mère ou d’un parfait inconnu, chaque vengeance personnelle, à petite ou grande échelle, est une invitation à se regarder en tant qu’individu singulier et pluriel. Je m’explique : à travers le père comme le fils, dans les deux familles mises en parallèle, les sentiments antagonistes d’amour et de colère se croisent sans jamais friser la putasserie ; si bien qu’il est aisé de voir un peu de soi à travers chacun et ainsi de prendre intégralement part au film : dans sa compréhension littérale comme dans notre lecture entre les lignes. Sur ce point, Revenge est donc la synthèse parfaite de ce qu’un bon film devrait faire à tous les coups.

Et sur une autre gamme, les acteurs ne laissent jamais s’échapper une fausse note. Si bien que l’acteur principal fera fondre de joie et de larmes toute damoiselle enflammée par de beaux yeux lagons. Malheureusement, Revenge rate aussi, et de peu, la marche le conduisant au statut de « très bon film », en trébuchant malencontreusement à la dernière marche de l’escalator du « beau plan ». Ce n’est pas peu dire que la plupart d’entre eux font sacrément amateurs : zooms tous azimuts et mal dégrossis, tremblotte made in Parkinson, champs/contre-champs parfois maladroits… Heureusement, la subjectivité y fait beaucoup et l’on oublie vite de théoriser devant ce que l’on identifie comme des bémols esthétiques pour se concentrer sur une intrigue à la fois pêchue et cérébrale. Alors au final, une réussite, oui, mais pas trop…

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