mercredi 16 mars 2011

Cult Of Luna - Cult Of Luna

Noir noir noir. A se demander comment j'ai pu faire l'impasse sur un pavé aussi gros du Postcore. Etiquette à laquelle il faut également affubler le terme « Black » pour parfaire le tableau entrevu dès la pochette. Parce que de ci de là on ratisse les influences pour parler de Neurosis, mais ce premier album de Cult Of Luna a surtout à voir avec le feeling Black metal âpre et rugueux que pas mal de suiveurs ont adopté depuis, les français étant loin de faire exception dans le gros lot. Car ce grelot est une énorme pioche pour qui veut se la jouer arpenteur des contrées sombres mais pas trop. Eclairé de droite et de gauche par de subreptices halos de lumières perçant en raies, le climat est lourd, étouffant et envahi par la pénombre. Sans se la jouer plus avant littéraire de basse-cour, il faut dire qu'il n'est pas étonnant que Céleste en ait récupéré la quintessence pour reproduire d'album en album cette même recette qui sur papier s'avère tout bonnement génial. Parce que rien ne vaut le savoir-faire de l'original, et non pas la partition erronée que se donne le toupet de jouer des groupes comme le sus-cité, les belges métamorphes d'AmenRa ou encore les Orléanais de Nesseria ; principalement pour l'atmosphère délétère conférée par le son.

Jamais rattrapé ni égalé par la suite, le sobrement intitulé « Cult Of Luna » joue dans sa propre course pour faire péter les fréquences de tout bord jusqu'à saturation. Que ce soit par ses disciples ou par le groupe lui-même, l'album n'a donc jamais connu de successeur digne de rivaliser d'ambition dans l'éclatement de la frustration, dans l'exhibition d'une beauté rare pas pute, l'expression d'une mélodie bâtarde mais pas chienne, et pour schématiser : dans l'émotion pure. Allez toujours chercher du côté des rejetons, surtout chez Somewhere Along The Highway, vous n'y trouverez tout au plus qu'un groupe de Post-Rock Sludgy vaguement inspiré qui s'invente une nouvelle vie au lieu de se confondre en excuse pour avoir commis l'irréparable dès leur premier effort. Accouché dans la douleur ou pas, le petit (jeune) premier aurait dû rester fils unique au lieu d'être relégué au statut de fils aîné chouchouté par son public, jalousé par ses frères, et renié par ses géniteurs.

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