
« « Fuck The Facts », encore un de tes groupes à la con... ». Mais non, tu sais, toi + moi + lui, pucelle, et tous ceux qui le veulent, allez, venez, et entrez dans la danse...
D'un après Stigmata High Five, déjà couru par la verve Convergienne, les Canadiens sont sortis de leur hibernation pour attaquer de plus belle. Disgorge Mexico dessert du Grind ouvert et moderne à la Inhatred. DM fait d'ailleurs partie de ces albums de Grind qui marquent. Je dirai même plus : il est le plus goûtu que j'ai jamais pu goûter. Les compos sont pour la plupart habitées d'un souffle épique, parcourues d'alternances mid et up-tempo... Jusqu'au down-tempo le plus pesant, post-machin chose, chaotique ou... romancé. Passionné, oui, car certaines mélodies sentent l'eau de rose siphonnée et dégottée de derrière les fagots. Des brutes au cœur tendre ? Le croyez-vous vraiment ? Est-ce seulement possible ? Une femme serait au chant ? Moi qui croyais qu'il s'agissait d'une chauve-souris sous stéroïdes...
DM (Dominique-Michel ?) est un gros bébé braillard incapable de tenir sa ligne de route tant sa conduite accouchée dans la douleur se fait tout en dérapages. Cependant toujours en restant sur l'asphalte d'un incarnat bruni à la gomme cabotine. La langue bien pendue de ces chiens andalous épanchés pend d'une soif revancharde sur le rebord de la portière du fourgon. Braquage de gauche à droite, tout est fluide d'incohérence, tout file à une vitesse hallucinante d'idées folles. Sans alcool, la fête est plus molle, car plus solennelle. Cependant pas trop propre sur lui et angélique pour autant, DM s'offre le toupet de faire un grand ménage de printemps dans l'imposante fourmilière des crasseux mi-punk mi-metalleux mi-mollette. Le bougre éborgné n'est pourtant pas aussi subtile et assumé qu'un Yakuza, qui sait jouer du Jazz pour l'intégrer à sa soupe décroûtée qui de toute manière ne joue ni dans le même style, ni dans la même cour. Apportant sa modeste contribution, FTF tente derechef l'élaboration d'une nouvelle cuisine. Et pour nous mitonner, la prod s'avère assez claire sans être aseptisée, et les quelques erreurs de trajectoire, prises notamment dans le virage « La culture du faux », n'empêchent pas la course d'être balayée en un temps record. Résultat des courses : Fuck The Facts a pondu son album le plus mature avec cet essai transformé en 2008, alors même que le petit dernier peine à le dépasser, tout guindé qu'il est sous sa forme de démo mal emmanchée pour passer les vitesses.
Dégorge l'asticot, dégorge Mexico !
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