vendredi 10 décembre 2010

Deftones - White Pony

« Se sentir coupable » : c'est sur ces mots du grand philosophe De Palmas que j'entonne cette ôde surchauffée en chantant. La suite, je crois que c'était « dans les herbes fautes ». Mais comme il n'est aucunement question de Pokémon ici, je confierai tout mon amour de cet album classable à juste titre dans la liste des trop bien connus « plaisirs coupables ». White Pony... Tant à dire et pourtant rien tant tout a déjà été dit maintes et maintes fois... Alors ne reste plus qu'à personnifier cet album pour en faire la muse qui manque tant à ma vie.

Oh bellâtre, bel âtre de mes maux, que j'aime ton pelage soyeux et fuligineux ! Que ton ramage se rapporte à ton plumage sous la pluie battante de mes larmes à grand feu ! Que tes chants mélodieux sont doux à mes oreilles bercées par les cieux ! Comme mon amour est sans borne envers toi, incarnat de mes idéaux les plus forts et les plus fous. Qu'autant en emporte le vent si je ne suis foudroyé sur place à chaque écho de ton timbre si nimbé d'éloquence dans ce monde insondable et indissolublement inique. Que tes armes en mélopées emportent mon âme à chacun de tes passages et qu'elles brisent mon échine à mesure qu'en grande pompe bat la chamade à grand chœur. White Pony, oh doux objet de mes obscurs désirs, je te confie tout mon amour résigné et coupable de privilégier l'attrait du virtuel à celui du réel.

Mes remerciements à la variété... de ces radios nationales qui me postent en transfuge de l'immense chanson française (à paroles ???), et qui accessoirement fait passer l'album de chevet des fans de Deftones pour une merveille de composition. White Pony c'est un peu la ritournelle syllogistique du « je fuis ce que je suis » car « j'aime ce que je fuis » aussitôt évanoui par le ballet des essuie-glaces matérialisé en « je t'aime, tu me fuis », « aime-moi, je te fuis » tout aussi chimérique. Rien d'autre qu'un vestige d'une adolescence en péril constant ; Deftones n'a jamais aussi bien fait l'amour à ses auditeurs qu'en laissant Moreno cracher ses poumons étripés larmoyants dans les écoutilles des trance-percés transis de Cupidon.

Bon...Bien sûr... Pour l'emmerdeuse de service qui exige de bons mots objectifs : derrière cette pièce de boeuf idyllique mise en quartier, il y a aussi de l'ivraie...Qui provient de leur période Neo « pas très recherché », Elite en étant la preuve la plus... Braillarde (de vérité ?) et mono-pilonnée.


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