Crade, insalubre, malsain, ignoble... Begotten est la déchetterie d'une forme de cinéma qui accumule les vicissitudes vicelardes de l'Humanité pour les servir en pâture aux cochons accoutumés à la confiture. Le filtre hyper-saturé appliqué à l'image répand un épais brouillard sur toute la pellicule, si bien qu'on ne distingue pas grand-chose dans ce capharnaüm brumeux. Et si l'image ne renseigne en rien, le son ne dispense pas plus d'infos, car Begotten est quasi-muet ; tout juste parsemé d'extraits Ambient et de bruitages rudimentaires. D'interprétation métaphorique en interprétation, chacun se tisse une histoire tel qu'il l'entend. Mais alors, si l'on devait rester impassible, il serait facile de dire que cet hideux film ne raconte rien... Qu'il est imbus de lui-même et donc autosuffisant. Ce serait oublier que l'Essai pénètre tellement les pores qu'il est impossible de ne pas acquérir un avis tranché (dans le lard). Plus qu'un film, une Expérience.
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