samedi 3 avril 2010

Pee Wee's Big Adventure (Tim Burton)

Un Mr. Bean monté sur roulettes, gavé à l'hélium du peuple et bourré d'amphétamines. Un pantin désarticulé et émasculé qui gesticule comme un androgyne prépubère. Pee Wee Herman, c'est tout ça à la fois. Pee Wee Herman, c'est une force de la nature. Un de ces êtres qui ne négligent pas le ridicule pour édifier une personnalité. Mais un être triste... Quand tout ce qu'il a au monde lui est ravi par un odieux personnage. Un inconnu de tout poil, mercenaire commandité par le fils du magnat du coin pour son anniversaire. Joyeuse marrade que cette déconfiture du Pee Wee émincé qui part à la rescousse de son pauvre vélo en vadrouille. Aux quatre coins des Etats-Unis, il collecte les mésaventures jusqu'à trouver un ancrage, un point d'achèvement, son port d'attache : les studios de cinéma, où son bicycle lui a volé la vedette. Mais ce n'est que partie remise, car le PW a plus d'un tour dans son sac. Gadgeté en diable, il est l'inspecteur Gadget des temps modernes, pas finaud pour un sou mais enthousiaste pour mille dollars. Jusqu'au-boutiste, il incarne le grotesque comme personne, et c'est là que l'on s'écrie en coeur : quel génie ! Du réalisateur, de l'interprète, de la mise en scène. Ca brille de partout, c'est clinquant, tape-à-l'oeil, c'est rutilant et chromé comme les courbes harmonieuses de la bécane à pédales coupée sous toutes les lignes.

En bonne et due forme, la mécanique est finement huilée, et le comique est encore plus savoureux et peaufiné que chez le cousin Ed Wood. Foutraque au possible, le scénario est capilotracté pour ne rebondir qu'en quasi exclusivité sur des gags tous plus loufoques les uns que les autres. Monty Python traîne assurément ses guêtres dans les parages, et fait tinter sa cote de maille à chaque exubérance du Pee Wee. Rafraîchissant comme une soupe en Hiver, la Pee Wee attitude est le remède idéal à des années de catastrophe humoristique.



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